Rétiaire(s)

J’avais entendu parler à plusieurs reprises de cet auteur et l’envie de le découvrir me titillait depuis un moment. C’est désormais chose faite avec ce Rétiaire(s) paru en poche chez Folio. Comme le précise l’auteur en postface, cette histoire était initialement destinée à être développée en série pour le petit écran, mais les aléas et les atermoiements des chaînes de télévision ont tué ce projet dans l’œuf.

Néanmoins, le roman se déroule comme un feuilleton dans le ton et le style d’écriture. Il en résulte des chapitres nerveux, articulés autour des personnages principaux, Théo Lasbleiz, un policier des stups aux relations plus que douteuses et qui se retrouve derrière les barreaux, une jeune officier qui tente par tous les moyens d’exister dans un monde masculin, Les Cerda, un clan de manouches déchiré par les querelles internes, sur fond de lutte entre gangs et d’une importante arrivée de drogue en provenance d’Amérique du Sud. Des personnages qui sonnent juste d’ailleurs, même dans leurs excès. Entre les planques, la préparation de l’envoi de drogue, la vie derrière les barreaux, l’auteur écrit un roman vrai où le lecteur est véritablement un téléspectateur.

En définitive, je n’aurais que deux reproches à formuler. Le premier, c’est l’impression parfois que Doa nous perd un peu dans son récit en s’attardant sur certains détails ou en tirant sur les événements. On hésite entre le pur polar, comme semble commencer le récit, et parfois un recueil académique des us et coutumes des trafiquants et de la police. Ce qui alourdit un peu le tout. Le second, plus problématique pour moi, est la fin, en dessous de l’ensemble et laissant une impression d’inachevé. Est-ce parce que Doa prévoit une suite à son récit ?  On pourrait le penser car en l’état, les dernières pages m’ont laissé sur ma faim.

Je remercie une nouvelle fois les éditions Folio pour leur confiance à mon égard.

Doa -Rétiaire(s) - Éditions Folio, août 2024, 9,40€