Résilience : histoire d'un survivant

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Une fois n’est pas coutume, voici le roman d’un auteur qui fait son trou en utilisant l’auto-édition. Il est difficile de ne pas partir avec des aprioris lorsqu’on soulève cette manière de publier, souvent considérée comme la « dernière chance », ou l’opportunité de diffuser tout et n’importe quoi. Entre les élucubrations frôlant l’illettrisme et les recettes de la tante Gertrude, il y a tout de même des petites perles. Est-ce que Résilience en fait partie ?

 

"Quels sont les trois objets que vous souhaiteriez emporter si vous vous retrouviez coincé sur une île déserte ?" Voilà une question que Robin aurait bien voulu entendre au moment où il s'est ainsi retrouvé perdu, seul et démuni, dans un monde hostile et mystérieux. Saura-t-il survivre, pour gagner ne serait-ce qu'une journée de sursis? Plongez au cœur de RÉSILIENCE, un roman d'aventure et de survie haletant prenant place dans un monde énigmatique rempli de dangers. 

 

Ce livre souffre d’imperfections. L’auto-édition pourrait le justifier mais est-ce une excuse ? Je ne pense pas. Un travail professionnel de relecture, correction, et d’amélioration stylistique, aurait probablement supprimé une grande partie des maladresses rencontrées, telles que des phrases trop longues, des répétitions, et des coquilles. Cela dit, je tiens tout de même à préciser que j’ai lu des romans issus du circuit traditionnel qui étaient bien pires. Ainsi donc, mon but n’est certainement pas de dégouter le lecteur potentiel vis-à-vis de ce roman. Pourquoi pointer du doigt les aspects négatifs alors ? C’est bien simple : c’est un coup de gueule car ce livre aurait pu être vraiment très bon, à la place d’être « bon ».

334 pages brochées, 442 pages en numérique. Tout le roman est une succession d’évènements et d’actions narrant la survie du héros. 442 pages de narration avec, en tout et pour tout, moins de 3 pages de dialogues. Un roman sans dialogue, c’est comme un steak sans poivre, des frites sans mayonnaise… c’est casse-gueule, très fade si ce n’est pas maîtrisé, poétique, ou pointu. On ajoute à ça une intrigue très linéaire, une succession de journées où Robin (inspiré de Robinson Crusoë ?) doit faire face à des problèmes multiples pour survivre dans un environnement très dangereux, une sorte de monde parallèle proche de la terre à l'ère du crétacé. Il passe son temps à chercher de la nourriture et à anticiper des dangers.

Et pourtant… les chapitres défilent, on est avide de connaître la suite. L’auteur a fait beaucoup d’efforts pour rendre le périple réaliste, mentionnant des détails qui crédibilisent le déroulement des évènements et les rebondissements. On est au cœur d’une nature sauvage et on accompagne Robin dans ses péripéties sans penser une seule fois que l’auteur a exagéré ou forcé les scènes. C’est comme ça que ça se passerait réellement, et pas autrement.

Du coup, malgré cette absence de dialogue, cette écriture résumée à un seul personnage, je suis arrivé à la dernière page et ma première réaction a été : « Quoi ? C’est déjà fini ? ». Alors, oui, c’est un peu maladroit par moment, mais rien que pour le défi que ça représente d’écrire un roman aussi accrocheur sans dialogue ni personnage secondaire, je ne peux qu’en recommander sa lecture, ne fusse que pour la découverte.

Résilience : histoire d’un survivant, par Steeve Hourdé, couverture par Stephan Sabatier, auto-édition, avril 2015, 334 pages, 979-1094506035, 13.90€

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