Ravagé(e)s (Les)

Auteur / Scénariste: 

Alex est flic et mère célibataire. Elle officie aux crimes et délits sexuels d’un commissariat du nord de Paris. Chaque jour, elle voit défiler les plaintes pour viol, harcèlement, atteinte à la pudeur. L’ambiance est à l’anesthésie générale et il faut parfois lutter pour continuer à compatir. Ses parades pour éviter de sombrer : la bière, sa fille et les statistiques.

 

Sauf quand deux affaires viennent perturber la donne.

 

Selon toutes vraisemblances, les éditions du Fleuve placent pas mal d’espoir sur les épaules de Louise Mey... Et de son premier roman. Tapage médiatique, présence massive d’avis plutôt positifs dans l’univers des bloggeurs et des booktubers, mise en place solide sur les tables des librairies de France et d’ailleurs, jolie identité graphique...

 

Et donc, le ramage vaut-il le plumage ? Première constatation, pour un roman, la narration est plutôt maîtrisée. L’écriture est fluide et décontractée, la galerie des personnages décrits par l’auteur est crédible et on se surprend à sourire face au réalisme piquant de nombreux dialogues. Seconde surprise, agréable, le sujet abordé est très documenté, les situations concrètes (même si la section de recherches consacrées au crime sexuel décrite dans le roman est une pure fiction) et l’aspect « procédural » est solide sans en devenir envahissant.

 

Alors ? Dans le mille pour son premier roman, Louise Mey ? Non. Pas tout à fait. Simplement parce qu’aussi réfléchie que soit cette première aventure d’Alex Duesco, elle manque de ce petit vent d’originalité, d’une voix identifiable, d’un souffle de folie sombre qui font les thrillers inoubliables. Avec un peu de sagacité, le lecteur (ou la lectrice...) habitué des pages noires devine très vite ce qui se trame... Et jamais, ces enragé(es) ne quittent les rails d’un récit tracé de façon trop rectiligne.

 

Louise Mey est, de toute évidence, une voix avec laquelle il faudra compter dans les années à venir, mais pour s’élever, se faire entendre et séduire un large public, il lui faudra découvrir ce « petit » plus qui fait les écrivains incontournables. Rendez-vous pour le deuxième opus ?

 

Les ravagé(e)s, par Louise Mey, Fleuve Noir

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