Rabia

Réalisateur: 

L’amour à mort



Obsession fatale

L’action se déroule à Madrid où, Rosa et José-Maria, tous deux immigrés sud-américains, viennent de se rencontrer depuis peu. L’éloignement de leur pays d’origine et leur solitude respective ne tardent pas à les rapprocher. Alors que leur histoire d’amour naissante ne fait que commencer, José-Maria, d’un tempérament colérique, provoque accidentellement la mort de son chef de chantier au cours d’une banale altercation.
Il doit alors se cacher pour fuir la police et trouve refuge, à l’insu de tous, dans le grenier poussiéreux de la grande maison bourgeoise où Rosa est employée comme domestique par la famille Torres. Personne ne sait que José-Maria s’y cache, pas même Rosa, qui est persuadée que l’homme qu’elle aime a fui à l’étranger. Les jours puis les mois passent et depuis sa cachette, José-Maria, dont la santé tant physique que mentale ne cesse de se dégrader petit à petit, n’a d’autre passe-temps que d’espionner les moindres faits et gestes des différents habitants de la maison tout en faisant très attention pour ne pas se faire repérer.

La maison du silence
Pour les besoins du scénario qui aborde de nombreux thèmes (culpabilité, ressentiment, jalousie, dissimulation, voyeurisme, lutte des classes…) l’action du roman de l’Argentin Sergio Bizzio, dont le film est librement adapté, a été transplantée en Espagne afin de tenter de toucher un plus large public.


Produit par Guillermo Del Toro (ce qui est forcément un gage de qualité) et réalisé par Sebastian Cordero, le film démarre par une histoire d’amour naissante entre deux déracinés, ayant des tempéraments à l’opposé l’un de l’autre (lui est constamment en colère alors qu’elle s’est résignée ce qui lui permet d’arriver à mieux supporter sa condition), qui unissent leur solitude avant d’être malheureusement interrompue dès lors que José-Maria cause involontairement la mort de son patron suite à une rixe, puis se transforme en un quasi huis clos imprégné d’une atmosphère souvent oppressante qui nous montre la transformation d’un homme plein de ressentiment envers son prochain en une sorte de bête sauvage. Sous ses faux airs de film de genre visuellement parfaitement maîtrisé se cache, en réalité, une satire sociale virulente sur la soumission, les rapports de classe et l’exploitation des masses laborieuses par les plus nantis qui usent et abusent des plus pauvres sans éprouver le moindre scrupule. Malgré certaines maladresses et quelques longueurs, Rabia ne peut laisser le spectateur indifférent.

Rabia

Réalisation : Sebastian Cordero

Avec : Marina Garcia, Gustavo Sanchez Parra, Iciar Bollain, Concha Velasco, Xavier Eloriaga, Alex Brendemühl

Sortie le 2 juin 2010

Durée : 1 h 35

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