Que la Ténèbre soit !

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Sixième recueil de nouvelles paru dans la collection KholekTh de La Clef d’Argent.

Après les découvertes agréables et même confondantes de Sylvie Huguet, Timothée Rey ou Philippe Bastin, pour la première fois, je suis un peu déçu. Oh, certes, Alain Roussel ne démérite pas, mais l’ensemble de son livre ne me rend pas cette forte impression que m’avaient laissé les précédentes parutions. Il s’agit ici de fantastique canonique, une fois encore, bien écrit, avare en dialogues, et jouant de l’atmosphère et de l’ambiance. Oui. Mais tant d’autres l’ont essayé, et avec plus d’éclat. Si Le Galet, la nouvelle initiale, est fort originale et à la limite du gore pour débuter en fanfare, le ton s’atténue par après, pour trouver une petite musique certes agréable (Une petite ville tranquille ou la disparition soudaine de toute une ville) ou caustique (La Fourchette d’argent, à la chute hélas trop prévisible). Un amour tragique se situe à la limite de la science-fiction, avec son érotisme végétal. Fantastique pour fantastique, la plus belle réussite du recueil me paraît encore Un baiser dans la nuit, où le meurtre se diffuse par gargouilles interposées. Un joli texte, là. Signalons aussi l’intérêt de l’écrivain pour le nom de ses héros, plutôt improbables : Albert Chronoclaste, Alexandre Traquenard, les soeurs Coloquinte, Mademoiselle Baliverne, le baron Victor des Sornettes, Léon Chairdepoule, Morphéas, etc. Tout cela pourrait amuser un peu, sans doute, mais n’est pas suffisant. Un honnête recueil, sans plus.

Alain ROUSSEL, Que la ténèbre soit !, Editions La Clef d’argent, coll. KholekTh n°6, Aiglepierre 2010, couv. Sébastien Hayez, 102p, 9 €.

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