Quinzinzinzili

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Dans ce roman de type post-apocalyptique datant de 1935, Régis Messac imagine que, suite à l'emploi d'une arme incontrôlée, la Deuxième Guerre mondiale (provoquée par les Japonais alliés avec les Allemands, mais aussi avec les Anglais, contre Français, États-Uniens et quelques autres) a provoquée la disparition presque complète de l'humanité dans un cataclysme qui a associé la disparition presque complète de l'oxygène, tremblements de terre et élévation du niveau des eaux. Seuls ont survécu quelques enfants d'un préventorium et le narrateur, qui était venu avec deux élèves dont il était le précepteur, et qui accompagnait les dits enfants pour la visite d'une grotte miraculeusement préservée de la disparition de l'oxygène. Et ces quelques enfants survivants, tous idiots, mais qui comptent parmi eux une fille, seront, peut-être, l'amorce d'une renaissance que le narrateur observe avec le plus grand mépris et sans intervenir. Et, profondément superstitieux, les enfants ont décidé qu'un dieu, qu'ils appellent Quinzinzinzili parce qu'ils se rappellent mal du deuxième vers du Pater Noster « qui es in coelis », leur dicte les règles les plus saugrenues...

 

Je ne rappellerai pas ici la vie et les nombreuses autres œuvres de Régis Messac, qui fut entre autres le créateur de la première collection française de ce qui ne s'appelait pas encore « science-fiction », les Hypermondes, collection où est paru ce roman, puis un livre de traduction de textes de David Keller. Engagé dans différents groupes de gauche, Régis Messac manifeste dans ce livre un profond pessimisme. S'il n'avait disparu en déportation au début de 1945, il aurait pu constater que, si la guerre n'a pas entrainé la disparition de l'humanité (mais ce n'est que partie remise, vu les moyens dont nous disposons désormais), elle n'a pas non plus permis la moindre amélioration et qu'une bonne partie de l'humanité montre encore plus d'inconscience et d'idiotie que les attardés mentaux de son roman...

 

Quinzinzinzili de Régis Messac, L'Arbre vengeur, 2012, 195p., couverture de Jean-Michel Perrin, 13€, ISBN 978-2-916-1411-83

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