Prorok : Bloody Legacy
Léna emménage avec sa famille dans un petit village reculé de Sibérie. Doctorante en Histoire, elle espère y trouver des réponses sur le mystère qui entoure sa tristement célèbre aïeule afin d’achever sa thèse.Un soir, malgré l’accueil glacial des habitants, les nouveaux venus sont conviés à participer à une célébration locale.Leur séjour vire alors au cauchemar.Léna se réveille amnésique, captive d’une étrange secte et cernée par des créatures sanguinaires. Elle devra affronter l’horreur pour retisser la toile de sa mémoire, retrouver les siens et échapper aux griffes de Prorok.Car rien n’entame la férocité d’une mère séparée de ses enfants.Ni la magie ni le temps.
Autant vous prévenir tout de suite : ouvrir Prorok, c'est se retrouver transporté dans un univers à la fois oppressant, flippant et très très inattendu. C'est un peu comme si Stephen King s'acoquinait avec Dean Koontz et fricotait à l'occasion avec Wilkie Collins.
L'histoire commence tranquillement, à un rythme lent et nous suivons la petite famille dans leur arrivée au village. Nous faisons connaissance avec chacun des membres et avec les lieux. Il ne se passe pas grand-chose, pourtant l'angoisse commence déjà à poindre et à distiller son poison dans les veines du lecteur.
On sent bien que quelque chose se profile, mais quoi ? Quand le basculement se fait, brutal et déconcertant, c'est trop tard. On est happé, impossible de lâcher le livre.
Cela se reproduit plusieurs fois dans le roman, Stéphanie Herell sait jouer avec son lecteur, le surprendre et aller là où on l'attend le moins. Ces ruptures narratives donneraient presque envie d'applaudir, si on n'était pas coincé, en apnée, le palpitant aux abois, incapable de bouger autre chose que les yeux sur la page.
Car elle sait diablement bien tisser une toile de terreur et de fantastique dans laquelle elle nous englue sciemment. Entre légendes russes, personnages et faits historiques, problématiques réelles, Stéphanie construit avec habileté un songe où rôdent de nombreux spectres, de ceux qui peuplent les nuits d'enfants.
Par son écriture presque gothico-victorienne, mâtinée à dessein d'expressions très actuelles qui viennent en contrepoint parfait, elle nous narre le récit d'un amour fou d'une mère pour ses deux fils, un cauchemar épouvantable dont elle devra s'extirper par tous les moyens possibles.
Stéphanie Herell est assurément une plume à surveiller de près, de très près.
Prorok : Bloody Legacy de Stéphanie Herell, Autoédition, ISBN 978-2-958906405, 17,90 €