Promesses d'Atro City (Les)

Dans un futur lointain (en 2480), ne restent plus du monde que les ruines encore fumantes d'une planète ravagée par une guerre nucléaire. Quelques villes, cependant, parviennent à sortir du lot et s'y rassemble, en un semblant de société féodale, la foule des miséreux du monde, dirigés par la poigne de fer de groupuscules avides de richesses et de pouvoir. Parmi elles, Atro City, la plus évoluée, la plus grande, dirigée par le terrible André Auguste. Mais le gladiateur Janusz Wassiliewicsz – appelez-le Jan – va profiter de la chance qui lui est donnée pour se dresser, malgré lui, contre les oppresseurs sanguinaires.

Cinéma et littérature sont deux arts différents, malgré tous les rapprochements que l'on peut faire. C'est un truisme de dire cela, mais il est parfois bon de le rappeler. Là où, dans l'un, de bons effets spéciaux et une certaine efficacité visuelle peuvent faire passer la pillule d'une enfilade de clichés éculés et pénibles, dans l'autre, un minimum de finesse reste indispensable. C'est en tout cas l'avis de votre humble serviteur... qui se trompe peut-être.

Dans les Promesses d'Atro City, l'auteure nous propose un douteux mélange de Mad Max, Running Man et Gladiator, utilisant les mêmes recettes et ficelles (hélas souvent un peu grosses, il faut le reconnaître) que dans ces succès du box-office. Hélas, cela ne fonctionne pas. Un postulat de départ guère crédible, un point de vue manichéen au possible, des personnages en carton-pâte, des péripéties tissées non plus de gros fils mais de câbles d'acier, le tout servi par un style qui, s'il se lit plutôt bien, reste assez moyen malgré tout, et des gimmicks narratifs un peu lassants. On trouvera un gros méchant très vilain qui mange en faisant du bruit et s'essuye avec le revers de sa manche, une gentille équipe d'infaillibles guerriers du futur déguisés en archéologues et une foule de victimes innocentes qui finiront éparpillées aux quatre coins des pages du livre et sur lesquelles le lecteur pourra volontiers épancher les bons sentiments qu'il lui reste.

A lire, donc, si vous avez envie de muscles, de sueur et de sang.

Les promesses d'Atro City par Solenne Pourbaix, illustré par Claudio Aboy,ISBN: 978-1-61227-358-7, 280 pages, Rivière Blanche