Projet Iceworm

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Les éditions Belfond nous proposent avec ce Projet Iceworm un premier roman qui fleure bon les ouvrages d’espionnage de la Guerre froide, façon John le Carré. Si en plus, vous aimez le côté étrange de la série X-Files, alors ce livre est fait pour vous.

Nous sommes en hiver 1967, du côté du Groenland. Une base nucléaire américaine secrète bâtie sur de la glace instable est quasiment évacuée, la période de détente s’y préte,  et les Américains s’enlisant peu à peu au Viet-Nam. Alors qu’il ne reste plus que trois hommes à évacuer, un incendie ravage une partie des lieux. Deux corps sont retrouvés, le survivant, gravement brûlé, semble avoir perdu la mémoire. La C.I.A. fait appel à un collaborateur externe, le psychiatre Jack Miller, pour tenter de le faire parler, d’autant que l’un des trois hommes est probablement responsable d’échange de données avec l’URSS. D’abord réticent, l’homme se livre, peu à peu, évoque l’ambiance particulière de la base, mais aussi de l’état de santé de plusieurs camarades hospitalisés d’urgence en psychiatrie après avoir souffert de graves hallucinations. Cependant, son récit comporte un certain nombre de zones peu claires, embrouillées, au point que Miller se demande s’il ne cacherait pas quelque chose.

Lorgnant par moment du côté de ses aînés, Projet Iceworm est un roman bien conçu si l’on excepte les quelques invraisemblances qui parsèment le récit. Par exemple, le survivant, Connor, est un militaire. Comment se fait-il que l’armée n’intervienne quasiment pas dans le récit et ne cherche pas à empêcher un civil d’enquêter sur un des leurs ? Le personnage a d’ailleurs un petit côté héros de Tom Clancy, Jack Miller/Jack Ryan, sans doute la coïncidence est trop grande pour être totalement involontaire. Miller progresse vite dans son enquête, aidé d’un peu trop loin à mon goût par les services secrets pour que cela soit totalement crédible. De même, les motivations du méchant, si elles sont plausibles, ne justifient pas forcément son acte (je n’en dis pas plus pour ne pas spolier).

Projet Iceworm m’aura tout de même tenu en haleine tout au fil des pages jusqu’à la fin, ce qui est l’essentiel lorsqu’on se plonge dans un roman, et Simon Mockler sait parfaitement mener un récit pour que je le recommande sans hésiter.

Je remercie les éditions Belfond pour leur confiance renouvelée.

Simon Mockler - Projet Iceworm - Édition Belfond Noir - mars 2024, 21 €

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