Princesse de Clèves (La)

Auteur / Scénariste: 

Roman publié en 1678, sous un pseudonyme masculin, c’est le roman le plus connu de son auteure, une femme qui fréquentait les milieux littéraires, de Madame de Sévigné à La Rochefoucauld, en passant par Racine ou Madeleine de Scudéry.

 

Oui ce n’est pas d’aujourd’hui mais La princesse de Clèves est ce qu’on appelle un roman fondateur, le premier de son genre, le roman psychologique. Son influence a été énorme sur Balzac ou Cocteau. Adapté au cinéma avec Jean Marais en 1961 ou au théâtre, ce livre reste un grand succès de librairie avec 210 éditions.

 

Pourtant le thème de l’aveu d’un adultère qui ne se passe pas n’est pas un sujet toujours à la mode. Mademoiselle de Chartres épouse le prince de Clèves par choix et non pression familiale ou sociale mais elle succombe au charme du duc de Nemours, présenté comme le mari idéal, beau, intelligent, empathique, et surtout fidèle à sa passion pour la princesse de Clèves. Et pourtant cet amour n’est jamais consommé : la princesse ne l’avoue jamais directement au duc, qui entend une conversation entres les époux Clèves. Le duc comprend bien qu’il est aimé autant qu’il aime mais entre eux, les principes et le respect de son époux poussent la princesse à fuir son aimé, à quitter la cour et à avoir le moins de contacts possibles pour éviter de « fauter ». Hélas, son époux est atterré par l’aveu des faiblesses de cœur de sa femme et finit par en mourir.

Même veuve, se sentant coupable, la princesse choisit de mettre fin à tout « commerce » avec le duc.

 

Nous avons donc un roman qui tourne autour des tourments psychologiques de l’aveu ou du secret dans une France libertine de Henri II où il est classique que les hommes affichent des maîtresses et que les femmes aient, dans la discrétion, des amants. C’est pour cela que le roman a eu ce succès : il semblait quasi improbable qu’une femme ne cède pas, et encore moins après son veuvage.

 

Le style est ancien : on trouve des structures stylistiques et grammaticales dépassées, comme l’emploi des pronoms ou des négations. Le vocabulaire a aussi glissé et un amant est avant tout un homme qui aime, pas forcément un partenaire de galipettes, par exemple.

 

Ce titre fait partie de la culture de toute personne intéressée par la littérature.

 

La princesse de Clèves par madame de La Fayette, Hugo poche classique

Type: