Poséidon

Réalisateur: 

Lame fatale


Au milieu de l’Atlantique Nord, les passagers du Poséidon (un luxueux navire de croisière, haut de 20 étages et possédant pas moins de 13 ponts ainsi que 800 cabines) s’apprêtent à fêter joyeusement le passage à la nouvelle année en cette paisible nuit étoilée de Saint Sylvestre. Le champagne coule à flots et les douze coups de minuit ne vont pas tarder à retentir dans la liesse générale. La grande majorité des passagers est rassemblée dans la gigantesque Salle de Bal pour fêter dignement l’événement tandis que d’autres s’amusent dans les différentes discothèques. Pendant ce temps-là, les membres d’équipage vaquent tranquillement à leurs diverses occupations. Alors que rien ne le laissait présager, une vague scélérate de plus de 30 mètres de haut, semblant surgie du néant, déferle à grande vitesse sur le navire. La gigantesque muraille d’eau frappe de plein fouet le paquebot qui se retourne et se retrouve la quille en l’air. Les passagers et les membres d’équipage, tout d’abord projetés au plafond, retombent en chute libre avant d’être broyés sous des amoncellements de débris ou aspirés par l’eau qui s’engouffre par les hublots fracassés. La Salle de Bal, située désormais sous la ligne de flottaison, est provisoirement à l’abri de l’inondation. Le commandant conseille alors aux passagers, encore sous le choc, de rester là en attendant que les secours viennent les sortir de ce mauvais pas mais Dylan Johns, un joueur professionnel doublé d’un petit arnaqueur, refuse de suivre les consignes et préfère tenter sa chance en remontant les différents niveaux pour essayer de sortir par l’espace entourant les hélices. Un petit groupe hétéroclite, composé d’une dizaine de rescapés, décide de lui emboîter le pas, à leurs risques et périls. Lors de l’impact avec la lame de fond, des canalisations de gaz se sont rompues et ont provoqué de multiples incendies tandis que l’électricité a été, en partie, coupée, plongeant des sections entières du navire dans l’obscurité et un chaos indescriptible.

Sauve qui peut


La “tempête”, soufflant sur le Poséidon, n’a rien à voir avec les éléments climatiques mais c’est celle qui règne au sein du petit groupe de survivants dont les différents membres ne sont pas toujours d’accord les uns avec les autres. Le temps presse, les obstacles mortels à franchir sont légion et la lâcheté de certains risque fort de coûter la vie aux autres. Cela sera aussi l’occasion pour quelques uns de surmonter leurs phobies respectives (vertige, noyade, claustrophobie, etc.) tandis que d’autres iront jusqu’à se sacrifier pour laisser une dernière chance de survie à leurs compagnons d’infortune. Affronter cette catastrophe servira de révélateur à la véritable personnalité des différents protagonistes.

Dans cette nouvelle version, le canevas de base de l’histoire reste le même que celui de l’original mais les principaux personnages changent radicalement (chacun d’eux ayant visiblement été imaginé pour attirer et satisfaire une tranche de spectateurs bien spécifique, ce qui a d’ailleurs parfois tendance à les enfermer un peu trop dans des stéréotypes) tandis que les scènes d’action démesurées sont remises au goût du jour grâce aux (bien trop) nombreux et impressionnants effets spéciaux numériques (conçus et réalisés en majeure partie par ILM). Le scénario alterne les dilemmes cornéliens, une pléthore de cascades (pas toujours vraisemblables), les moments d’émotion, les incontournables séquences de romantisme et les explosions en tout genre. En outre, on déplorera le fait qu’il soit un peu trop facile pour le spectateur averti de deviner quels personnages vont périr tragiquement et ceux qui vont s’en sortir miraculeusement. On appréciera tout particulièrement la bande-son qui plonge efficacement le spectateur dans l’ambiance angoissante de cette course-poursuite de quelques rescapés contre Dame Nature ainsi que le retour sur grand écran du talentueux Richard Dreyfuss (qui se fait bien trop rare au cinéma ces derniers temps). Au final, on oubliera donc les invraisemblances du scénario pour passer un moment plutôt agréable avec l’un des pop-corn movies de l’été.


Poséidon

Réalisation : Wolfgang Petersen

Avec : Kurt Russell, Richard Dreyfuss, Josh Lucas, Emmy Rossum, Jacinda Barrett, Mike Vogel, Mia Maestro, Jimmy Bennett, André Braugher.

Sortie le 14 juin

Durée : 1 h 38

Sections: 
Type: