Population : 48

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Un écrivain qu’on suit

Adam Sternbergh a d’abord été journaliste pour GQ et Times notamment. Il a aussi dirigé les pages cultures du New York Times. Comme écrivain, on le connait en France comme l’auteur du Fossoyeur (Denoël, 2014), l’histoire d’un ancien éboueur devenu tueur à gages dans un Amérique post apocalyptique. Super 8 éditions publient ici Population : 48, dont le titre est un hommage au célèbre roman noir de Jim Thompson, Pop. 1280.  Est-ce aussi noir ? D’une certaine façon, oui.

 

Une ville de criminels amnésiques

Ceasura au Texas est une petite ville de 48 habitants. Ses habitants ont tous en commun d’avoir eu la mémoire effacée. Ce sont soit des criminels, soit des témoins protégés par l’Etat. En tout cas, ils vivent leur vie, tout le monde s’en fiche. Enfin, pas tout le monde apparemment. Il y a d’abord eu un suicide, celui d’Errol Colfax, puis un meurtre d’Hubert Humphrey Gable. Le shérif Calvin Cooper mène son enquête et reçoit l’aide d’agents extérieurs : il s’en serait bien passé, de peur qu’ils troublent la tranquillité de la ville et de ses habitants. Cooper cherche à obtenir du docteur Holliday les dossiers des morts, pour savoir ce qu’ils ont fait. En fait, Cooper cherche surtout à protéger Fran Adams, dont il est amoureux, et son fils Isaac. La nature même de Ceasura, que les habitants appellent Blind Town va bientôt remise en cause…

 

Un roman à la technique imparable

Population : 48 se lit vite et bien. La structure est imparable. Au milieu de l’intrigue, un évènement se produit, concernant Cooper (je n’en dirai pas plus) qui rebat les cartes et relance l’intrigue. Sternbergh a certainement dû suivre des ateliers d’écriture de scénario ou a dû lire Joseph Campbell. On regrette cependant la fin, qui lorgne vers le spectaculaire d’un thriller hollywoodien peu inspiré… Et c’est dommage.

 

Adam Sternbergh, Population 48, traduit par Charles Bonnot, Super 8 éditions, septembre 2018, pages, 22 €, ISBN 978-2370561114

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