Plume magique de Gwendy (La)

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Ce court roman fait suite à Gwendy et la boîte à boutons, écrit à quatre mains avec Stephen King. Ici, Richard Chizmar fait cavalier seul, King se contentant de la préface. Il est impératif, à mon sens, d'avoir lu le premier avant d'attaquer celui-ci, sous peine de ne pas tout comprendre.

Vingt-cinq ans ont passé et on retrouve Gwendy à l'aube de l'an 2000, devenue représentante de l'État du Maine à Washington. Elle rentre à Castle Rock pour les vacances de fin d'année. Deux adolescentes ont disparu, la ville est en émoi. Sa mère sort tout juste d'un cancer et son mari reporter couvre une guerre civile à l'autre bout du globe. La boîte à boutons a réapparu, semant confusion et inquiétude dans l'esprit de Gwendy.

Voilà pour la situation de début.

Richard Chizmar n'a assurément pas la verve et le talent de King, même s'il a la chance d'être son ami. Reprendre un personnage du maître, situer l'action de son livre dans la ville fétiche que l'on retrouve dans de nombreux romans de King et chercher à créer une intrigue digne de lui, c'était un pari risqué. Très risqué. Chizmar le perd.

Il enchaîne les chapitres courts (trop), décrit les vingt-cinq ans écoulés à toute vitesse, sans prendre le temps d'aider le lecteur à se familiariser avec cette nouvelle Gwendy, avant d'entrer dans le vif du sujet. 

C'est assez déstabilisant de se trouver dans des lieux très familiers aux fans de Stephen King, sans jamais avoir la sensation de voir sa patte. Les personnages secondaires pullulent, décrits d'une ou deux phrases lapidaires, là où le maître aurait pris le temps de nous les présenter avec soin. Les évènements défilent, censés faire monter l'anxiété, mais n'ont pas plus d'effet qu'un pétard mouillé. Même les scènes de suspense n'ont aucun effet car trop rapidement expédiées. La fin ne règle rien et semble même baclée, expéditive. Elle reste ouverte, laissant entrevoir l'éventualité d'une suite. Suite que je ne lirai que si King s'y colle...

C'est sans doute injuste de juger Chizmar à l'aune de Stephen King. Toutefois toutes les conditions ont été réunies pour en arriver là, il ne pouvait qu'en avoir conscience.

En fait, tout au long de ma lecture, je n'ai pas cessé de penser au roman formidable que King aurait pu tirer de cette intrigue. Après l'avoir refermé, il ne me reste que frustration et regret que ce soit Chizmar qui l'ait écrit.

 

La plume magique de Gwendy de Richard Chizmar, Le livre de poche, ISBN 978-2-253-26061-5, prix 7,70 €

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