Planète des statues (La)

Les hasards des discussions Internet font que je découvre ce roman, publié en 1972 par un éditeur trop vite disparu et sous un titre, La planète des poupées, que n’aimait pas l’auteur, en même temps que je discute sur FB du Moineau de Dieu et de sa suite non traduite.

Or ce roman, bien que beaucoup plus simple à comprendre et ne contenant pas tous les sujets de la dialogie de Mary Doria Russel, en comporte le thème principal, la venue sur une planète qui a une culture très différente d’observateurs terriens et les conséquences de cette venue. Le thème de la religion est traité de façon distincte, puisque la religion des habitants de Margaretta n’a rien de théologique, elle est seulement la présence d’une église qui prend en charge toute la structure morale de la planète, jusqu’à créer un faux paradis à la manière du « paradis » américain où les femmes sont heureuses à la maison et les hommes au travail. L’héroïne du roman, la psychologue de l’expédition terrienne, va essayer de faire évoluer cette société, tout en respectant grossièrement son devoir de non-intervention. Mais quand de nouveaux terriens arriveront et menaceront de destruction pure et simple la culture locale, elle devra s’appuyer sur les prêtres pour restaurer cette utopie qu’elle préfère au chaos qu’apportent ses ex-compatriotes.

Ce livre pose clairement la question du féminisme : comment donner aux femmes une place égale et libre face aux différentes formes de domination masculine. Et ne prétend pas donner une réponse définitive.

La planète des statues, de Christine Renard, Gandahar éditions, coll. Patrimoine de l’imaginaire n°1, 2018, 175 p., 9€, ISBN 978-2-490504-02-2