Piranha 3D

Un poisson nommé piranha

Jurassic Lake

Alors que la paisible petite ville de Lake Victoria s’apprête, comme tous les ans, à recevoir plusieurs centaines d’étudiants survoltés et bien décidés à s’éclater un maximum à l’occasion du Spring Break, une secousse sismique secoue la région et ouvre au fond du lac une large faille d’où s’échappent des milliers de piranhas appartenant à une espèce particulièrement vorace ayant disparue depuis des millions d’années.
Le lendemain matin, Julie Forrester (le shérif du coin), accompagnée de son adjoint Fallon, découvre le cadavre en partie dévoré d’un pêcheur porté disparu depuis la veille au soir. Julie ne sait plus où donner de la tête car elle doit non seulement canaliser la multitude d’étudiants déchaînés, qui refusent d’écouter ses consignes et n’en font qu’à leur tête, mais aussi chaperonner une équipe scientifique arrivée sur les lieux pour sonder la faille sous-marine et tenter de trouver la cause de la mort mystérieuse du pêcheur.

Les dents du lac

De son côté, Jake, le fils aîné de Julie, âgé de 16 ans qui passe chaque année systématiquement à côté des nombreuses festivités du Spring Break car sa mère lui demande toujours de servir de baby-sitter à son frère et sa sœur, est bien décidé cette fois-ci à faire enfin la fête avec les autres étudiants. Il n’hésite donc pas très longtemps avant d’accepter l’offre que lui fait Derrick Jones, un cameraman survolté et remonté à bloc qui se prend pour un réalisateur de génie, de lui servir d’assistant pendant le tournage de son film mettant en scène des Wild Wild Girls, très sexy et peu farouches, dans des positions plus que subjectives.
Kelly, une amie d’enfance de Jake dont il est secrètement amoureux depuis longtemps, embarque avec le restant de l’équipe à bord du bateau sur lequel doit avoir lieu le tournage. Pendant ce temps-là, totalement inconscients du terrible et insidieux danger qui les guette, tous les étudiants bien imbibés d’alcool, qui sont venus à Lake Victoria pour y passer un week-end de débauche en tout genre, font une fête endiablée sur les rives du lac.

La baie sanglante

Cette nouvelle version de Piranha, revue et corrigée par l’inséparable tandem formé par Alexandre Aja et son complice de toujours Gregory Levasseur, allie tout à la fois le film catastrophe horrifique (dans la lignée de ceux des années 80) au traditionnel pop-corn movie tout en égratignant au passage le sacro-saint Spring Break, phénomène typiquement américain qui est montré ici dans toute la splendeur de sa débilité profonde, d’où la jubilation éprouvée par le spectateur lors de la scène du bain de sang (au sens propre comme au sens figuré) où plusieurs centaines d’étudiants complètement éméchés sont livrés en pâture à des milliers de piranhas affamés. Si la très longue scène du massacre restera certainement longtemps dans les mémoires (à défaut de rester dans les annales du cinéma) pour son aspect hyper gore, complètement décomplexé et totalement assumé, au cours de laquelle des centaines de milliers de litres de (faux) sang colorent les eaux du lac, le reste du temps le film s’avère malheureusement être assez inégal.
Pour varier les plaisirs, Aja nous propose certes moult façons de faire mourir ses différents personnages (qui ne sont pour la plupart que des bimbos écervelées aux formes plus que généreuses) lors des diverses attaques des piranhas qui “chassent leurs proies” en meute mais la plupart d’entre elles semblent bien peu crédibles bien que les prothèses et autres effets de maquillages spéciaux, réalisés par KNB, soient très réussis. Parallèlement, certaines séquences auraient nettement gagné à être raccourcies au montage comme, par exemple, celle du ballet sous-marin mis visiblement là uniquement pour affoler la libido des spectateurs mâles et les faire baver d’envie plus que de raison. Par ailleurs, les scènes censées être drôles ne font pas non plus forcément mouche à tous les coups. Quant à la (fausse) 3D (car il s’agit, en réalité, d’un tournage en 2D qui a été converti par la suite en 3D lors de la postproduction), elle n’apporte malheureusement rien de plus à l’histoire.

Toutefois, les fans apprécieront à leur juste valeur les cameos respectifs de Richard Dreyfuss dans la séquence d’intro (en hommage aux Dents de la Mer) et de Christopher Lloyd dans le rôle du savant passionné mais quelque peu déjanté ainsi que la brève apparition d’Eli Roth en présentateur surexcité de l’incontournable concours de T-shirts mouillés.

Piranha – 3D

Réalisation : Alexandre Aja

Avec : Elisabeth Shue, Adam Scott, Jerry O’Connell, Kelly Brook, Ving Rhames, Steven R. McQueen, Christopher Llyod, Jessica Szohr, Richard Dreyfuss

Sortie le 1er septembre 2010

Durée : 1 h 29