Phénomènes Paranormaux

Réalisateur: 

Enquête dans l’impossible



Les visiteurs du soir

A la fin de l’an 2000 à Nome, la psychologue Abigail Tyler mène une étude sur les troubles du sommeil dont souffre bon nombre des habitants du coin - ce qui semble les perturber au plus haut point sans toutefois en connaître la raison. Afin de tenter de trouver la cause de leurs insomnies à répétition, elle décide d’interroger sous hypnose ces personnes perturbées et de les filmer pendant leurs séances de travail. Elle ne tarde pas à découvrir que chacune d’elles affirme se souvenir d’avoir vu, exactement à la même heure, une chouette blanche sur le rebord extérieur de leur fenêtre juste avant de s’endormir. En se réveillant quelques heures plus tard, elles déclarent se s’être senties comme paralysées puis avoir entendu des bruits atroces derrière la porte de leur chambre juste avant d’être tirées par une étrange silhouette non identifiée hors de la pièce. Après cela, elles n’ont plus aucun souvenir de ce qui a bien pu se passer ensuite mais elles gardent toutefois, au plus profond d’elles-mêmes, un oppressant sentiment de terreur qu’elles ne peuvent expliquer.


Elle-même, traumatisée peu de temps auparavant (après s’être réveillée une nuit en sursaut et avoir vu son mari se faire poignarder dans leur lit conjugal par un mystérieux individu dont elle n’a pas pu discerner les traits en raison de la rapidité et de la violence de son attaque), Abigail Tyler va à son tour être la victime de ces bien étranges phénomènes qui s’avèrent être, en fait, des enlèvements effectués par des entités non-humaines à des fins inconnues.

Rencontres du quatrième type

Environ à la moitié du film, le film bifurque passant de sa forme initiale de vrai/faux docu-fiction (mettant en parallèle, sous forme de split screens à répétition, des entretiens filmés, supposés être de vraies images d’archives, avec leurs reconstitutions interprétées à l’écran par des acteurs, ce qui du coup fait double emploi) à celle d’un long-métrage nettement plus traditionnel tout en mélangeant les genres : le film d’épouvante (avec les scènes, du genre L’Exorcisme, où on voit différents patients du Dr Tyler complètement terrorisés, revivant sous hypnose le profond traumatisme lié à leur enlèvement, se mettre à léviter au-dessus du canapé dans lequel ils sont installés puis à pousser des hurlements de terreur), le polar (lorsque Abbey Tyler est soupçonnée d’être responsable de la disparition de sa fillette ainsi que du meurtre de son mari) et le film de SF (lorsqu’on aborde les scènes d’enlèvement par des créatures extraterrestres). Tout cela sans compter le passage pseudo philosophique fumeux sur l’écriture sumérienne ainsi que la vraie nature de Dieu et sur sa façon de considérer l’humanité dont il est censé être le Créateur, où là on frôle carrément le grand n’importe quoi.


A vouloir sans cesse balader et manipuler le spectateur, tant dans le fond (avec un scénario qui part dans tous les sens et une traduction française du titre du film qui ne fait – sciemment ou pas - que nous induire en erreur par rapport au contenu réel de l’histoire) que dans la forme (en changeant en cours de route à diverses reprises de positionnement), on n’arrive vraiment pas à voir où le réalisateur/scénariste veut réellement nous emmener et, du coup, on se désintéresse très rapidement de ce qu’il tente désespérément de nous faire passer pour une sorte de témoignage d’évènements ayant soi-disant réellement existé. Dans ce registre, Le Dernier Exorcisme (qui sortira en salles le 15 septembre) est nettement plus convainquant. Quant aux adeptes paranos de la thèse du complot de la Zone 51 et à tous ceux qui sont persuadés que “la vérité est ailleurs”, il vaut bien mieux revoir certains épisodes de X-Files et/ou des 4400 qui sont nettement plus intéressants et beaucoup plus convaincants sur le même sujet.

Phénomènes Paranormaux

Réalisation : Olatunde Osunsanmi

Avec : Milla Jovovich, Will Patton, Elias Koteas

Sortie le 28 juillet 2010

Durée : 1 h 38

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