Parfum (Le)

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Le collectionneur


En raison de multiples tentatives avortées, il aura fallu attendre près de 20 ans pour que le best-seller de Patrick Süskind soit enfin adapté au cinéma.

A l’ombre des jeunes filles en fleur

Dès sa naissance, au milieu des immondices sous un étal de marché, Jean-Baptiste Grenouille connut un destin tragique et hors du commun. Enfant renfermé et malingre, il passa ses premières années dans un sinistre orphelinat avant d’être vendu à un tanneur qui l’a fait trimer comme un esclave dans des conditions effroyables. En grandissant, il devint un jeune homme à part grâce à son odorat surdéveloppé. Par le plus grand des hasards, il parvint à se faire embaucher comme apprenti chez Guiseppe Baldini, l’un des Maîtres parfumeurs les plus réputés de Paris. C’est là qu’il découvrit les différentes techniques et les secrets de fabrication des parfums. Son incroyable don lui permit alors de composer quelques chefs-d’œuvre olfactifs mais son but ultime devint rapidement la mise au point de la fragrance idéale, celle qui lui permettrait de séduire instantanément tous ceux qui croiseraient son chemin.

Lorsqu’il comprend que Baldini n’a plus rien à lui enseigner, il décide de partir en direction de Grasse. Après avoir vécu quelques temps en ermite dans une grotte, période de sa vie où il prend conscience qu’il ne possède, lui-même, aucune odeur, ce qui le traumatise profondément, il va travailler dans l’atelier de Mme Arnulfi auprès de qui il va apprendre l’art complexe de l’enfleurage, l’extraction des huiles essentielles à partir des fleurs. Dans la vie, Grenouille n’a pas d’autre passion que celle de sentir les odeurs. Irrésistiblement attiré par le parfum naturel des jeunes filles, sa quête obsessionnelle de la fragrance ultime va le pousser jusqu’à en tuer un certain nombre pour leur voler leur odeur naturelle, semant la peur dans son périple à travers le pays.



Treize à la douzaine

Si en atteignant l’âge adulte, Grenouille s’est révélé être un véritable génie olfactif, sa fascination pour les femmes et leur parfum naturel ainsi que sa quête obsessionnelle pour mettre au point la fragrance ultime l’ont transformé en un meurtrier compulsif et amoral car comme le lui a expliqué Baldini, au cours de son apprentissage, un parfum se compose de 3 accords et de 12 notes plus 1, celle qui fait justement toute la différence. Ayant été privé d’amour depuis sa naissance, il se laisse uniquement guider par son instinct animal et il ne ressent aucune compassion pour ses victimes qu’il ne considère que comme des ingrédients nécessaires à l’élaboration du parfum qui lui permettra de se faire enfin aimer de tous.


L’intrigue se déroulant à Paris ainsi que dans le sud de la France entre 1730 et 1760, le film a nécessité un énorme travail de reconstitution tant au niveau des décors que des costumes afin de créer les différentes ambiances allant de la vie sordide et miséreuse menée par les plus démunis, à Paris à cette époque, à celle plus bucolique et champêtre menée par l’aristocratie provinciale, d’où l’importance primordiale du travail effectué ici par le Directeur la Photographie pour nous montrer l’univers dans lequel évolue ce personnage de meurtrier atypique, aussi fascinant que terrifiant. Tykwer se sert astucieusement de divers effets de mise en scène et de la bande son pour pallier le fait que les odeurs ne sont pas “visibles”, par essence même (donc pas techniquement montrables sur un écran) ainsi que d’une voix-off pour expliquer certaines choses que le caractère très introverti du personnage principal empêche justement de dire au travers des dialogues. On notera également la remarquable interprétation Ben Whishaw dans le rôle de Grenouille.

Josèphe Ghenzer

Le Parfum

Réalisation : Tom Tykwer

Avec : Ben Whishaw, Dustin Hoffman, Alan Rickman, Rachel Hurd-Wood

Sortie le 4 octobre

Durée : 2 h 20

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