Songe d'Adam (Le)

Un début calme et implantation de l’ambiance : la Forêt Noire. Un père veuf et sa fille emménagent pour que le père finisse sa thèse. Une ambiance feutrée de bibliothèque ancienne pleine de secrets. Puis une première vague étrange, une adolescente isolée (elle suit son père en Forêt Noire) fait un cauchemar atroce dans lequel une créature lui chante une comptine. La recherche de cette comptine va conduire les protagonistes dans une aventure macabre et étourdissante. Mêlant astucieusement des faits réels sur le poète Novalis, l’intrigue se construit autour d’une légende racontant qu’un arbre au pouvoir de ressusciter les morts se trouve caché au beau milieu de la Forêt Noire (voire la référence à Sang Impur). En proie à des visions de plus en plus macabres, l’adolescente va peu à peu être possédée.

L’histoire finit en tragédie, comme on peut l’augurer (comme Simetierre). Mais là où S. King s’arrêtait, S. Péguin poursuit avec une érudition philosophique étonnante et convaincante. D’où vient le pouvoir mystérieux et terrifiant de cet arbre qui suscite les pires créatures et les ramène à la vie ? On retrouve la démesure de Masterton et son sens très visuel des scènes (une scène dans une scierie particulièrement gore) avec une plume peut-être plus poétique et une pointe de philo qui fait du bien comme un bon Umberto Eco, le côté lourd en moins. Bref un vrai plaisir tant littéraire qu’horrifique, pas loin non plus d’un Dan Simmons. A dévorer !

Sébastien Péguin, Le Songe d’Adam, 400 p. Les Editions de l’Homme sans nom