Ombre (L’)

Pays de Galles, Snowdonia, de nos jours. Hannah est au volant d’une voiture qui transporte son mari, Nate, blessé de deux coups de couteau, et sa fille, Leah, neuf ans. Hannah fuit leur agresseur et tente de rallier une maison isolée appartenant à son père pour se mettre à l’abri. Elle espère y trouver la sécurité et prendre le temps de soigner son mari, qui se vide de son sang sur le siège passager. Mais à peine arrivée, une ombre se dessine derrière la fenêtre…

Angleterre, Oxford, 1979. Le professeur Charles Meredith doit terminer un article très important dans un délai très court. Il se rend à la bibliothèque de l’université pour travailler et se dirige vers sa table habituelle. Mais ce matin là, la table est occupée par une jeune femme qui, comble d’impolitesse, refuse de la lui laisser. Le professeur, indigné, préfère partir mais décide de prendre sa revanche. La vie de Charles change alors de dimension.

Stephen L. Jones développe deux récits, puis trois, en parallèle. Cette construction évite la trame chronologique mais n’est pas en soi une source de suspense, les récits anciens servant d’explications à l’aventure d’Hannah. L’intrigue générale est bien menée et cohérente, et le chasseur apparent est souvent la proie d’un autre chasseur imprévisible. Le final fait d’ailleurs intervenir de (trop) nombreuses forces antagonistes, sources de quelques scènes dures.

Ce roman repose sur un phénomène fantastique intéressant et un personnage essentiel qui est le plus souvent absent, mais dont l’ombre pèse sur tous les protagonistes. Les personnages sont bien campés à l’exception de Leah, qui ne donne pas l’impression d’avoir neuf ans mais six. Si le mystère est rapidement levé sur la cause, le suspense demeure jusqu’au bout quant au sort des héros, à qui l’auteur réserve de nombreuses surprises. Une course poursuite prenante et efficace.

L’ombre par Stephen Llyod Jones, traduit par Pierre Szczeciner, illustré par Roy Bishop / Arcangel Images, aux éditions Super 8, ISBN 9782370560216