Alexandre le Grand et les aigles de Rome

Lors d’un banquet, Alexandre le Grand est empoisonné par Perdiccas, un de ses « fidèles généraux » sur ordre de l’épouse du Roi. Mais grâce à l’intervention du mystérieux Nestor, médecin amnésique surgi du néant, le Macédonien survit. Alexandre va désormais pouvoir s’attacher à parachever son œuvre de conquête en attaquant son plus formidable ennemi, Rome.

De leur côté, les Romains, belliqueux et ambitieux, préparent sans trembler l’affrontement qui doit opposer les légions aux phalanges. La plus grande menace réside peut-être pourtant dans les cieux : la comète Icare, aux sinistres aspects rougeoyants, se rapproche jour après jour de la Terre. Va-t-elle finir par s’y écraser, détruisant toute l’humanité ?

En permettant à Alexandre de survivre au-delà du banquet maudit, Javier Negrete s’écarte de l’Histoire et raconte une uchronie dominée par la figure d’Alexandre. L’auteur développe également de nombreuses histoires secondaires, recréant ainsi une Antiquité richement documentée. Tout le récit tend à l’affrontement entre Alexandre et les Romains, et pourtant, grâce au talent de l’auteur, le doute demeure jusqu’au bout sur la réalité du combat.

Magistralement mené, le texte fait évoluer toutes les grandes figures de l’époque, donnant vie aux dieux et aux croyances avec une aisance déconcertante. Un seul regret concernant ce récit, le fait que Javier Negrete laisse plusieurs zones d’ombre frustrantes au sujet de ses personnages (Nestor, Myrmidon). L’empire romain avait le superbe Roma aeterna de Silverberg, Alexandre a ce magnifique roman de Javier Negrete.

Alexandre le Grand et les aigles de Rome par Javier Negrete, traduction de Thomas Delooz, couverture de Genkis, L’Atalante