Mur de Planck (Le), T1

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Pendant l’enquête sur un homicide multiple, Tilda et Travis, agents du FBI, découvrent malgré eux l’existence des « particules baryoniques », des entités extra-terrestres susceptibles de prendre n’importe quelle forme. Ces entités, sorte d’agents de surveillance pour l’équilibre cosmique, nous étudient depuis longtemps, divisées depuis des siècles dans la décision d’agir pour le bien de l’humanité, ou de rester spectatrices. Le verdict est tombé, une épuration de masse va avoir lieu afin d’éradiquer toute forme de méchanceté et ainsi nous donner une chance d’évoluer. Chaque être humain ayant commis des actes illicites se déconnecte de la réalité et se transforme en un individu en état perpétuel d’hébétude. Les conséquences propulsent l’humanité au bord de l’extinction.    

Le résumé de ce premier opus annonçait une belle promesse. Invasion extra-terrestre, genèse de l’Univers, plan d’épuration mondial, etc. Je m’attendais à du lourd… et j’ai été servi, en positif comme en négatif.

La première pensée à la fin de la dernière page fut le soulagement de l’avoir tournée. En effet, je me demande encore comment il est possible d’écrire un livre si dense avec si peu d’action…  Cette prouesse littéraire est un style auquel on adhère ou pas.  Moi je n’ai clairement pas adhéré, et pourtant l’histoire est rudement intéressante, écrite avec une éloquence envoutante. J’ai trouvé la manière de rendre le récit cohérent tout simplement excellente.

Seulement voilà, les dialogues noyés dans la narration, sans retour à la ligne, ni tiret, est un choix que je trouve gênant. Les chapitres sont quasiment constitués d’un seul bloc de texte compact, et le confort de lecture en pâtit sérieusement. Une action dynamique aurait pu fluidifier le tout mais, malheureusement, le récit s’enlise très souvent dans une prose interminable où les pages se succèdent dans la monotonie.

Beaucoup de détails secondaires se transforment en leçons d’histoire, de science, ou études philosophiques. L’auteur a fait un travail de recherches remarquable et n’a pas ménagé sa peine. Il en profite pour instruire le lecteur sur de nombreux sujets. Mais, les digressions se multiplient à un point tel que la trame de fond s’en trouve complètement diluée et ne progresse que très lentement. Ça en devient ennuyeux.

La dernière partie du roman s’accélère et vient sauver l’œuvre en proposant un dénouement un peu moins intellectualisé et plus riche d’actions. La fin n’en est pas une et laisse présager un second tome alléchant. Même si cette lecture fût éprouvante, j’ai adhéré à l’intrigue. De là à en lire la suite prochaine, rien n’est moins sûr…     

Le mur de Planck, T1 par Christophe Carpentier, 2016, 576p. , 9782818037461, 22,9 €, P.O.L

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