Miroir intérieur

Mélisande a dix-huit ans, elle est en dernière année d'études secondaires, en classe de rhétorique, comme on dit en Belgique, car tout se passe à Louvain-la-Neuve. Elle est timorée, peut-être pas super jolie (à ses yeux), mais amoureuse désespérée de Joshua, le beau gosse parfait. Dans un rêve, ses mains deviennent rouge sang après un baiser de Joshua. Elle se regarde dans son miroir, son image se brouille, elle semble aspirée... Mais non, tout revient à la normale. Et pourtant, depuis ce jour, tout change. Elle devient sûre d'elle, et Josuah, par contre, hyper timide. Que s'est-il passé ? Ce qui devait arriver arrive, dans cette « nouvelle » donne : Mélisande ose avouer son amour, et il est partagé. Tout se concrétisera lors d'un voyage scolaire à Londres. La dernière partie du roman, loin de se terminer à l'eau de rose, bascule dans l'horreur : l'école est attaquée, une élève meurt. C'est alors que Mélisande ressent à nouveau l'effet de son miroir et revient dans son monde d'avant, dans lequel l'attaque n'a jamais eu lieu, celui où elle est de nouveau timide. Et Joshua ? Sont-ils dans un monde parallèle ?

Laurence Barzotto écrit ici son premier roman, destiné à la jeunesse. Tout le petit monde scolaire est finement décrit, en particulier les sentiments si compliqués, mais si vrais, des adolescents, avec leurs mille petits problèmes du moment. La jeune auteure respecte le commandement premier d’un roman : raconter une histoire. Le style est fluide, contemporain, maîtrisé. L'intervention du miroir pimente d'un parfum irréel une trame qui n'aurait pu être que simplement romanesque : c'est là tout l'attrait de l'ouvrage, qui laisse au lecteur cette impression finale d'hésitation, typique du genre fantastique.

Laurence Barzotto, Miroir intérieur, Éditions Edilivre, ISBN 978-2-332-69307-5, 230 p., 18, 50 euros. www.edilivre.com

Interview de Laurence Barzotto ici