Meilleurs voeux 2008 - Philip Le Roy

Ce que je retiens de 2007, c’est que malgré les génocides, les éradications ethniques, les catastrophes naturelles et la pollution galopante, il y a de moins en moins de place sur Terre pour l’humanité qui prolifère. Nous sommes 6660000000 (j’en vois déjà certains qui flippent sur le 666). 200000 habitants de plus chaque jour sur la planète ! Je me rassure en me disant que sur le lot, il y aura peut-être une future Angelina Jolie, la personnalité de l’année selon moi. A cette allure, on sera 9 milliards dans 40 ans. Le dixième de la population crève déjà la dalle. Le reste bouffe de la merde. Mais l’homme a trouvé la solution au problème : détruire la planète.

2007 a également vu se réduire un peu plus l’espace pour une opposition qui contrebalancerait les pouvoirs en place, quels qu’ils soient. En France, elle est moribonde, en Russie, on la fout en taule, au Pakistan, on la dynamite, en Palestine, on la canarde, au Soudan, on la massacre, en Colombie, on la prend en otage, en Chine, on l’écrase même au-delà des frontières...

Les artistes, eux, s’ils ne peuvent pas changer le monde, ils le mettent en images, en mots, en musique et réussissent à nous émerveiller avec ça. 2007 aura été l’année de Blood Diamond, d’Apocalypto, de La Vengeance dans la peau, et surtout du Royaume, mon favori (merci Michael Mann à la prod). En musique, il y a eu La Radiolina et en littérature Pentagone pour nous ouvrir les oreilles et les yeux.

Mais l’art, ce n’est pas forcément un regard sur le monde contemporain. 2007 fut ainsi marquée par le retour des séries B jouissives comme Shoot Em Up ou Le Boulevard de la mort, et du western comme L’assassinat de Jesse James et surtout 3:10 pour Yuma, une merveille à ne pas manquer quand elle va sortir en 2008.

2007 fut aussi l’année des films qui secouent les neurones et les glandes surrénales, du thriller à l’horreur en passant par le fantastique, tels 28 semaines plus tard, The host, Bug, Hostel 2, Inland Empire et Zodiac. Côté livres, on a pu se marrer grâce à A poil en civil édité en poche, à Faut-il croire les mimes sur parole ? et à Parano Express. Dans la catégorie « ça rigole pas mais on ne lâche pas le bouquin », mentions spéciales à Frères de Brooklyn, La mort vous va si bien et Le chien qui riait. Coté zique, je continue à me passer Echoes, Silence, Patience and Grace, Minutes to midnight, Mothership, Lifeline et In Rainbows, inusables.

Sur les sorties DVD, je citerai quatre films qui m’avaient déjà bluffé au ciné : Black Book, 300, Le Labyrinthe de Pan et Miami Vice. Que du génie !

J’ai sûrement oublié des trucs, comme American Gangster, Election 2 ou Les Promesses de l’ombre que je n’ai pas encore eu le temps de découvrir, mais cela ne saurait tarder.

Vive 2008, désormais, qui déboule avec son paquet de nouvelles pépites. Il suffira de nous pencher dessus pour nous enrichir. Et vive Phénix qui nous aidera à repérer ce qui vaut de l’or, un mag aussi indispensable à l’art que l’est à Massacre à la tronçonneuse le tee-shirt mouillé de Jessica Biel.

Philip Le Roy

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