Mante au fil des jours (La)

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Vu l’auteur, j’avais mis la version ancienne de ce livre sur ma PàL depuis longtemps, et la reparution chez Gandahar m’a fourni l’occasion de le lire. Avec une certaine déception parce que l’histoire ne reflète pas les qualités d’écrivain de Christine, appréciées encore récemment avec la reparution de La planète des statues. Elle est apparemment moins à l’aise avec le fantastique qu’avec la science-fiction. Le style de l’auteur est là, mais le récit passe plus difficilement la suspension d’incrédulité...

 

L’idée est de montrer un personnage, rationaliste, confronté à un possible vampire, avec suffisamment d’incohérences dans ce qu’il vit pour que le doute persiste à la fin du roman. C’est l’histoire d’un jeune homme dont le père est mort d’une manière bizarre après avoir raconté qu’une « mante » essayait de le tuer et écrit une nouvelle sur le sujet ; Jacques, sa sœur et sa mère ont été recueillis par une vieille Hongroise qui leur demande de veiller sur sa petite fille Élisabeth. Et progressivement Jacques va se convaincre de ce que celle-ci est un vampire, meurtrière de son père avec la complicité de sa mère, et autre forme de la vieille dame.

 

Sauf qu’en plus des incohérences compatibles et nécessaires à l’histoire - l’existence d’une jeune Élisabeth effectivement folle qui apparaît après la mort de la vieille dame -, il y a un certain nombre de points obscurs dans l’histoire. Comment la vampire aurait-elle survécu avant de s’attaquer au père, puis à la sœur de Jacques et pourquoi n’a-t-elle pas la possibilité d’attaquer d’autres proies ? En particulier de boire le sang de Jacques, même toxique pour elle, le temps que sa sœur revienne ? Dans un récit « vrai », ce serait la part d’invraisemblable admise dans la réalité. Dans un roman, l’invraisemblable pose problème ; Boileau le bannissait même si réalisé dans le monde réel... Et c’est bien sûr particulièrement dérangeant dans un roman qui spécule sur les réalités. Même si, finalement, c’est sur les incohérences de la réalité que porte le roman....

 

La mante au fil des jours, par Christine Renard, Gandahar, coll. Patrimoine de l’imaginaire n° 3, 2019, 198 p., couverture de Chris Brigonne, 10€, ISBN 978-26490504-05-3

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