Saules aveugles, femme endormie
Recueil d’histoires courtes qui mêlent tous les genres, de l’absurde au poétique, du fantastique à la limite du sordide, du quotidien banal à l’exceptionnel, la situation unique.
Certaines histoires sont d’une banalité qui semble ne pas présenter d’intérêt sauf un cliché de la vie au Japon mais d’autres vous bousculent car au final, on ne fait pas toujours la distinction entre récit et fiction.
Les sensations (« Saules aveugles, femme endormie »), la terreur (« Miroir »), l’irrationnel refoulé (« Nausées 1979), le comique (« Les vicissitudes des Piqu’crocks »), les styles sont variés mais gardent cette réserve toute japonaise qui prive la personne d’aller au bout de sa « folie douce ».
On retrouve souvent l’idée de la nourriture, du repas partagé et de la cuisine (même italienne), comme si la « tuyauterie » était un chemin pour découvrir son propre (é)moi.
Les titres sont parfois des histoires en eux-mêmes quand ils ne trouvent justification dans la fin de la nouvelle.
A garder pour les soirées poétiques, avec un thé vert et la musique du luth mais en gardant toujours une vue positive car les permanentes situations « border-line » des héros sont déstabilisantes, cruelles de mal-être.
Saules aveugles, femme endormie par Haruki Murakami, traduit par Hélène Morita, Belfond