Dents de l'amour (Les)

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J’aime beaucoup Christopher Moore. Autant l’avouer tout de suite. Cet auteur a le talent de vous entretenir les zygomatiques en bon état. Mais avec cette histoire de vampires, au final, j’ai été un peu déçue. Sans doute en attendais-je trop. En effet j’ai trouvé que, sur cette thématique, Christopher Moore était très raisonnable.

Entendons-nous bien, raisonnable selon les critères de Christopher Moore d’habitude.

Selon la règle du jeu de la collection « Interstice » un auteur est invité à décliner une thématique entre mythologie et réalité contemporaine. Là, Christopher Moore s’attaque au thème des vampires et je m’attendais à des bains de sang grand-guignolesques et non, Christopher Moore nous raconte ça avec une certaine retenue.

Enfin, la retenue du pitre de la classe.

L’histoire se déroule à San-Francisco avec tous les clichés qu’on peut imaginer de cette grande ville. Un soir, une jeune secrétaire, qui sort de son bureau avec pour principal souci le fait qu’elle ait filé un collant en se cognant la jambe dans un des classeurs métalliques de son bureau, se fait agresser par un charmant mais vorace vampire. Elle va vite relativiser les petits soucis de la vie quotidienne.

Le vampire est charmant parce qu’il lui laisse la vie sauve…

Mais Jody, notre jeune femme libérée est désormais un vampire qui va devoir trouver sa pitance. Le temps qu’elle se rende compte de son nouveau régime alimentaire, il y aura eu quelques morsures de plus et son existence est gravement bouleversée. Son petit ami la met à la porte. Tout bien considéré, c’est ce qui pouvait arriver de mieux à Jody dans cette aventure. Elle rencontre, dans ses pérégrinations pour se reloger, Tommy, un jeune homme qui s’imagine comme le futur Jack Kerouac, venu à la grande ville pour écrire et s’échapper des morosités du quotidien dans son Midwest natal.

Si sa rencontre avec Jody ne lui permet pas de développer immédiatement tout son potentiel littéraire, il va connaître un vrai dépaysement.

Sur la route, nos héros vont croiser d’autres improbables individus qu’on imagine bien à San-Francisco dont un clochard qui se croit l’empereur de la ville et qui s’est investi d’une mission, traquer le vampire.

Vous touillez le tout dans la marmite de Christopher Moore, un zeste de critique du modèle américain, une équipe de nuit dans un supermarché qui donne à réfléchir quand on va faire ses courses, vous mélangez le tout avec la vie quotidienne qu’il faut continuer à assumer, la problématique des vampires qui doivent se protéger de la lumière et vous riez beaucoup sans vous ennuyez un instant. Sauf qu’à mon goût des mots de Christopher Moore, je m’attendais à ce que ça soit encore plus déjanté. Mais je n’ai pas boudé mon plaisir.

Néanmoins c’est une lecture antidépressive qui vaut bien des traitements avec pour seul effet indésirable éventuel une certaine crispation dans les côtes et les mâchoires….

Dans l’espoir que Calmann Lévy nous propose la suite. En anglais : « You suck » ou la suite des aventures de Tommy et de Jody.

Pour être au courant des facéties d’écrire de Christopher Moore, son site internet : http://www.chrismoore.com/

Merci au traducteur Luc Baranger qui doit s’efforcer parfois de nous donner à comprendre certains jeux de mots.

Les dents de l’amour de Christopher Moore traduit par Luc Baranger, Calmann-Lévy

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Commentaires

Un roman vampirique original qui propose autre chose que la BitLit qui commence à envahir le genre. C’est drôle, frais, original, très bien écrit. Enfin du neuf pour la littérature vampirique