Rage

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Une idée simple adroitement exploitée et vous voilà emporté dans un récit coup de poing.

C’est vrai, au départ l’idée que des personnes, des messieurs et madames tout le monde se transforment en fous furieux et s’attaquent férocement à leur voisin, quoi de plus banal ?

Vous, moi, nous en avons vu par camion entier des scénarios comme celui-ci.

Mais ici, ce qui change tout, c’est que l’auteur ne s’est pas précipité sur les scènes grandiloquentes qu’engendrent ce genre d’histoire.

Il a pris son héros, un homme ordinaire qui assiste avec une totale impuissance à l’effondrement de notre société.

Il se retrouve bientôt cloîtré avec sa petite famille dans une seule pièce de leur appartement exigu.

Mais le problème qui est formidablement mis en valeur par l’auteur vient du fait que chaque personne qui s’énerve et s’emporte devient ce que les autorités qualifient un « enragé ». Et il est abattu sans autre forme de procès.

Imaginez un instant la tension qui régnerait si vous étiez enfermé dans votre salon, dans le noir, avec comme seul contact la télé qui débiterait sans arrêt des messages d’apaisement pré-enregistrés.

Perpétuellement les nerfs à vif et sachant que la moindre réplique un peu plus élevée ferait exploser toute cette tension accumulée. Et qui, du coup, vous ferait devenir un « enragé ».

Tiendrez-vous ?

Qui plus est, l’auteur décrit d’une façon corrosive la manière dont le gouvernement aborderait et traiterait une telle crise : il en viendrait à l’extermination. Purement et simplement.

David Moody dénonce avec une parfaite maîtrise notre société qui se veut communicative, mais qui en fin de compte, ne l’est pas du tout.

Trop de communication tue la communication.

À quand le film ?

Guillermo Del Toro qui est déjà sur le tournage du diptyque « Bilbo le Hobbit » s’y intéresse de très près.

Rage par David Moody, traduit par Sébastien Baert, couverture de Rob Scott, Milady

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