Nocturne

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1er novembre 1990. Alors qu’elle vient de triompher dans son interprétation du Carnaval des animaux, on retrouve dans sa magnifique demeure de Philadelphie la violoncelliste Christa-Marie Schönburg, près du corps ensanglanté de son psychiatre. Dans la pièce, éclairée aux chandelles, résonne le Nocturne en sol majeur de Chopin, la musicienne est à son instrument, les cordes et l’archet ruisselant du sang de sa victime. Une image que Kevin Byrne, dont c’est la première affaire, n’oubliera jamais. 1er novembre 2010. Un cadavre est retrouvé dans l’un des quartiers les plus pauvres de Philadelphie. Byrne découvre que les lieux du crime ont déjà été le théâtre d’un fait divers macabre : huit ans plus tôt, une jeune femme y a été brutalement assassinée, l’affaire n’a jamais été résolue. Coïncidence ? Quand une deuxième victime est retrouvée dans un lieu tout aussi marqué par le passé, le doute n’est plus permis : un tueur en série est en train d’exécuter un plan très précis. Plan macabre au cœur duquel se trouve la violoncelliste dont la musique funèbre hante l’esprit de Byrne depuis vingt ans.


James Elroy a beau jouer les incorruptibles, observateur de la déliquescence américaine avec un air goguenard, cela ne l’empêche apparemment pas de « servir la soupe » dans le joyeux cirque de l’édition. Ce sont donc les mots de l’auteur du Dahlia Noir, placardés sur la couverture, qui sont censés nous ouvrir les portes de ce roman de Richard Montanari. « Un maître du genre ». Rien que ça ? Non. En réalité, nous avons surtout ici affaire à un excellent « faiseur », un auteur honnête, qui connaît les ficelles du genre et qui développe, avec talent mais sans surprise, un univers polardesque dans la veine de ce que propose un Michael Connelly... Le désenchantement et les sentiments en moins. On n’ira pas jusqu’à dire que « Nocturne » est téléphoné, mais il suit tout de même avec une certaine servilité les codes du genre (des faux coupables aux enquêteurs écorchés vifs, en passant par les services de polices sous financés et les étudiants en journalismes avides de sensations fortes...) sans jamais vraiment les transcender. L’écriture de Montanari est plaisante, mais il lui manque ce petit quelque chose, ce personnage charismatique ou ce criminel de génie qui ferait de ce roman autre chose qu’une production solide, divertissante... mais calibrée.

Nocturne de Richard Montanari, Éditions Cherche Midi

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