Sagesse des morts (La)

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Voici un ouvrage qui plaira autant aux amateurs de Sherlock Holmes qu’à ceux de Bram Stocker ou de H.P. Lovecraft. « La Sagesse des Morts » part en effet du principe que le célèbre détective privé de Baker Street n’a pas toujours été confronté à des affaires relevant du domaine de la raison et qu’il a dû à l’occasion relever des défis bien plus troublants. Les récits regroupés dans ce livre l’amènent ainsi à rencontrer des personnages surgis des créations littéraires - mais s’agit-il bien de récits fictionnels, après tout ? - d’auteurs illustres tels que le reclus de Providence, l’inventeur ( ?) du célèbre Conte Dracula ou bien encore Jorge Luis Borges.


Tout commence lorsque Rodolfo Martinez met la main sur un manuscrit inédit du Docteur Watson, qui narre plusieurs aventures inédites de son partenaire de toujours. Inquiet de ce que le public ne manquerait pas de douter de la véracité desdites affaires, du fait de leur caractère fantastique, le comparse de Holmes semble avoir toujours répugné à les faire paraître, les consignant seulement pour la postérité.

C’est là le point de départ des trois histoires regroupées dans ces pages.

Le premier récit amène Holmes à déjouer (avec plus ou moins de succès) les plans diaboliques d’une secte occulte, la « Golden Dawn », qui envisage de faire usage du livre maudit de l’Arabe dément Abdul Al-Hazred, le terrible « Necronomicon ». Au cours de cette aventure, Holmes croisera le chemin de personnalités telles qu’Aleister Crowley, Arthur Conan Doyle (l’agent littéraire du Docteur Watson !)… ainsi que d’un certain Shamael Adamson.

La seconde histoire organise quant à elle la rencontre de l’horreur gothique et de l’univers plus policé des récits de Sherlock Holmes. Quand l’impossible a été éliminé, ce qui reste, aussi improbable que cela soit, doit être la vérité. Et la vérité, c’est que les vampires existent bel et bien, et qu’il s’agit de leur opposer une résistance aussi courageuse que périlleuse.

Deux autres nouvelles, plus courtes, cloturent ce recueil qui amènera les inconditionnels de Holmes et Watson à apprécier différemment le reste de leurs péripéties de l’ère victorienne…

L’ensemble se lit avec plaisir. Il est en effet fort agréable de voir les univers de certains de nos auteurs favoris se télescoper de la sorte. Cette œuvre de l’auteur espagnol relève tout à la fois de l’hommage et de l’invention pure, même si elle peine parfois à hausser le niveau des textes à un pallier supérieur que d’autres romanciers sont parvenus à atteindre lors de tels exercices (on pense à Neil Gaiman, par exemple).

« La Sagesse de Morts » n’en demeure pas moins hautement recommandable à tous ceux désirant se plonger dans un divertissement bien troussé, mélangeant certains univers créatifs parmi les plus originaux de ces deux derniers siècles.

Rodolfo Martinez, La Sagesse des Morts, traduit de l‘espagnol par Jacques Fuentealba, 287 p., Mnémos

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