Prothétiques (Les)
M. et Mme Maréchal forment un vieux couple exemplaire, vivant et joyeux, qui possède une jolie maisonnette et a élevé trois beaux enfants. Une vie quelconque mais satisfaisante jusqu’au jour où M. Maréchal, poussé par un improbable démon, propose à son épouse de la tromper.
Mais pas avec une autre femme. Avec elle. Mais ça ne serait pas elle, mais une autre. Son épouse horrifiée refuse mais M. Maréchal fait alors la connaissance de Clotilde, puis de Jéhanne. Face à ses liaisons, le couple vacille et l’univers de M. Maréchal s’écroule.
Le récit de Yan Marchand est agréablement mené et sème longtemps le doute sur l’identité de Clotilde ou de Jéhanne, dans l’esprit du lecteur comme dans celui de M. Maréchal. Exclusivement centré sur M. Maréchal et son épouse, l’histoire s’attache aux rouages psychologiques du couple. Le ton caustique se révèle souvent cruel avec les héros, renvoyant le lecteur à ses propres limites.
Avec Les Prothéthiques, l’auteur propose une réflexion sur l’identité de l’homme qui, si elle n’est pas nouvelle (voir par exemple Un, cent et personne de Pirandello), est agréablement réalisée. Le seul bémol concernerait en fait la nature de cette novella : elle n’est clairement ni SF, ni fantasy, ni fantastique, mais son côté absurde la conduit aux portes de l’imaginaire.
Les Prothétiques par Yan Marchand, couverture de Zariel, Griffe d’Encre