Lycan blanc (Le)

Du fantastique en Catalogne, voilà qui était à ne pas manquer ! Avec les Pyrénées pour décor, Phil Becker avait de quoi donner un souffle épique à sa plume, et il n'y manque pas. Écrit sur un rythme trépidant, sans la moindre pause ou ralentissement, Le lycan blanc nous emmène dans le sillage du jeune Corcinos, un loup-garou perdu dans la montagne en quête d'une famille, d'une communauté pour l'accepter, d'une identité – ou ne serait-ce que de bras pour l'accueillir. Hélas, bien vite, le peu qu'il parvient à construire s'effondre et le voilà parti de par le vaste monde, fuyant sa propre malédiction en compagnie de son ami Esteban. Sa quête inversée le mènera dans les belles cités de Collioure (Kotlliure), Perpignan (Perpinya) et plus loin encore, Nous, lecteurs, ferons la rencontre d'un mage égyptien, d'une broushe (sorcière) malveillante, de voleurs des montagnes dresseurs de serpents, d'un minotaure, d'une guilde secrète veillant à mettre son nez là où elle ne devrait pas ; nous assisterons aux intrigues de palais du baron Venceslau, à une bataille dans les montagnes entre une armée de créatures nocturnes et la pourriture elle-même...

Si le style peut parfois s'avérer maladroit, si l'aventure tient d'autres fois sur un fil bien ténu, l'ensemble ne manque pas de grâce, loin de là. L'auteur, nouvelliste déjà reconnu, ose prendre, dans ce surprenant univers où l'histoire est largement remaniée, des directions inattendues et les 220 pages passent comme une lettre à la poste. Un roman palpitant et qui ne manque pas d'action ; les éditions Rivière Blanche ont encore fait du beau travail.

Le lycan blanc par Phil Becker, illustration de Christophe Palma, Rivière Blanche