Forêts d'Acora (Les)

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Illustrateur / Dessinateur: 

De mystérieux objets célestes viennent de s’écraser sur une planète du nom d’Acora.

Sous le sceau de l’Alliance universelle secrète, trois agents y sont envoyés en mission. Leur objectif : entrer en contact avec un ordre siégeant au sein d’une cité-monastère perdue dans les montagnes.

Les rudes conditions du protocole autarcique en vigueur sur cette planète vont rendre le voyage des plus périlleux. Des profondes forêts jusqu’aux vallées de glace, en passant par les déserts, les trois émissaires vont être mis à l’épreuve malgré eux.

Mais ils ne sont pas les seuls à chercher à rejoindre la cité-monastère. La plus terrible des menaces qu’ait connu l’Univers les poursuit dans l’ombre...

 

Ce roman est la nouvelle version revisitée et améliorée des Forêts d’Acora : je l’ai donc lu pour la seconde fois.

Mon avis est mitigé : j’ai été plus longue à rentrer dans l’histoire que ce à quoi je m’attendais, et le manque de temps n’est pas le seul en cause. Il y a en effet, dans ce roman, des points très positifs, mais aussi des éléments qui ont gêné ma compréhension.

Le style est indéniablement un point fort de ce livre : je l’ai vraiment beaucoup apprécié. C’est bien écrit, presque poétique par moments, et il y a de jolies tournures de phrases… J’ai pris plaisir à le lire.

Cependant j’ai trouvé qu’il n’était pas toujours très compréhensible. La structure grammaticale reste pourtant très accessible mais c’est le vocabulaire qui est ici en cause, un vocabulaire truffé de néologismes qui, malgré un lexique final, sont difficiles à saisir car ils se rapportent à des notions pseudo-scientifiques demeurant, à mon sens, très floues.

 

L’histoire est un autre point fort de ce roman : elle est vraiment intéressante. On y suit la quête de quelques personnages qui tentent de sauver le monde, un point de départ qui peut sembler banal mais est abordé ici d’une façon originale. La lecture nous fait beaucoup voyager : on alterne entre les paysages et les planètes, les dialogues succèdent aux scènes d’action… C’est vraiment plaisant.

Cependant j’ai trouvé qu’il y avait par moments quelques longueurs, essentiellement dans certaines scènes de descriptions que je n’ai pas comprises : j’ai décroché plus d’une fois faute de compréhension.

Néanmoins le découpage général m’a semblé plus adapté que lors de la première version (les chapitres sont par exemple moins longs) et à la fin, un résumé de l’histoire et de l’origine des peuple a été ajouté, ce qui aide à clarifier les choses.

 

L’univers des Forêts d’Acora est riche, très riche. On sent que l’auteur fourmille d’imagination, il a créé tout un monde dans lequel interagissent différentes forces politiques et spatiales et l’ensemble reste cohérent : ça fonctionne bien.

Mais c’était peut-être un peu trop, justement, pour la néophyte que je suis en matière de space opéra. Je me suis retrouvée bombardée d’informations et de mots relevant du vocabulaire de la science-fiction et auxquels je n’ai rien compris. Il y a peu, voire pas de validité scientifique derrière ces concepts (probablement la raison pour laquelle ils ne sont presque pas explicités), ce qui m’a sans doute le plus dérangée. Ces concepts m’ont perdue plus d’une fois : à force de ne plus savoir à quoi correspondait quelle arme ou quel moyen de transport, j’ai fini par laisser tomber.

 

À l’image du reste de ce roman, les personnages sont, eux aussi, étonnants : ce sont quasiment des fantômes. Comprendre : on ne sait rien ou presque de leur personnalité, ni de leurs émotions. Ils sont présents, on connaît leur prénom, leur race et leur origine, mais quelques actes se contentent de les définir, et ce parfois de façon un peu caricaturale. En définitive, on ne sait pas qui ils sont. Même le personnage principal Jaadhur, qui pourtant parle à la première personne, est un fantôme. Je n’ai pas compris qui il était. Ce parti pris peut être intéressant mais il a cependant une conséquence : le désinvestissement émotionnel du lecteur, qui se retrouve face à des individus en apparence dépourvus de sentiments.

 

Pour conclure, j’ai trouvé ce livre très intéressant pour plusieurs raisons : le style est bon, l’histoire originale, et l’univers, très travaillé. Cependant il m’a été compliqué de rester accrochée à l’histoire : l’ensemble comporte trop de pseudo-science incompréhensible et de personnages sans émotions.

Je pense donc que ce livre peut être un excellent roman pour les amateurs de SF. Ce n’est malheureusement pas mon cas, mais la complexité de l’univers présenté et l’originalité de l’histoire devraient plaire aux lecteurs habitués du genre.

 

Les forêts d'Acora - Thomas Clearlake - Moonlight Editions - 2017 - 20€ 

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