Trois royaumes (Les)

L’art de la guerre

Le pacte

L’action se déroule en l’an 208. L’Empereur Han Xiandi règne sur la Chine, divisée à cette époque, en trois royaumes rivaux tandis que son ambitieux Premier Ministre Cao Cao rêve secrètement de prendre sa place. Dans ce but inavouable, il lui demande la permission d’attaquer le Royaume de Shu, dirigé par Lui Bei, l’oncle de l’Empereur. La puissante armée de Cao Cao réussit à conquérir le sud de la Chine, forçant ainsi Liu Bei et ses troupes à fuir la ville de Xinye en compagnie d’une centaine de milliers de civils.
Rattrapés par les soldats de Cao Cao, ils s’affrontent lors de la bataille de Chang Ban où les pertes humaines sont considérables. Liu Bei envoie Zhuge Liang, son conseiller militaire, au royaume de Wu pour tenter de convaincre le Roi Sun Quan d’unir ses forces aux siennes. A Wu, Zhuge Liang rencontre le vice-roi Zhou Yu. Très vite, les deux hommes deviennent amis et concluent un pacte d’alliance. Furieux d’apprendre que les deux royaumes se sont alliés contre lui, Cao Cao envoie alors une armée constituée de 800.000 hommes et de 2.000 bateaux pour les écraser. L’armée campe dans la Forêt du Corbeau, de l’autre côté du fleuve Yangtze, qui borde la Falaise Rouge où sont installés les alliés. Face à l’écrasante supériorité logistique de l’armée de Cao Cao, le combat semble perdu d’avance mais Zhou Yu et Zhuge Liang ne sont pas pour autant décidés à se laisser faire.

Le vent se lève

Pour son scénario John Woo s’est inspiré à la fois des faits historiques ainsi que d’un certain nombre d’éléments de “L’Histoire des Trois Royaumes”, roman historique écrit au XIIIème siècle par Luo Guanzhong qui immortalisa la plus célèbre bataille de toute l’histoire de la Chine. Le film s’articule autour de trois grands évènements : tout d’abord la bataille de Changban puis celle de San Jiang Kou et enfin celle de la Falaise Rouge qui se décompose, elle-même, en deux parties (une bataille navale suivie d’une bataille terrestre).

Si l’armée du Royaume de Wei est très nettement supérieure en nombre et donc a priori imbattable, les armées alliées des Royaumes de Wu et de Shu sont, quant à elles, conseillées par le talentueux Zhuge Liang, un fin stratège qui a plus d’un tour dans son sac pour déjouer les plans de leur redoutable adversaire. Tel David contre Goliath, c’est ici l’alliance de la ruse, de l’art de la guerre ainsi que d’une meilleure connaissance du terrain et de la météo qui finira par triompher du plus fort.

Guerre et passion

Avec son budget avoisinant les 80 M$, Les 3 Royaumes est non seulement le film en langue chinoise le plus cher de toute l’histoire mais aussi celui qui a le plus cartonné au box-office en Asie où il est sorti sous la forme d’un dytique (Red Cliff I et II d’une durée totale d’environ 4 h 40). Aussi bizarre que cela puisse paraître, c’est pourtant une version remaniée tout spécialement pour l’international qui sort sur nos écrans et dont la durée a, pour l’occasion, été ramenée à 2 h 25. Ce nouveau montage se concentre, du coup, en grande majorité sur les personnages principaux laissant de côté les intrigues secondaires. Les 3 Royaumes est maintenant quasiment exclusivement centré sur les différents combats et leurs préparatifs préliminaires ainsi que sur les stratégies et contre-stratégies des deux camps adverses, le restant étant consacré à l’histoire d’amour passionnelle entre Zhou Yu et sa femme Xiao Qiao.

John Woo nous offre ici une spectaculaire fresque épique et sanglante s’inspirant d’une page de l’Histoire chinoise où on retrouve les thèmes de l’héroïsme, de l’amitié et du sacrifice qui lui sont si chers ainsi que ses incontournables colombes blanches qui servent, cette fois-ci, de messagers espions.
C’est aussi l’occasion pour lui de nous faire découvrir les us et coutumes de l’époque, que ce soient ceux des paysans, des seigneurs de la guerre, des érudits et des intellectuels ou encore des membres de la noblesse et de la cour de l’Empereur. L’action se déroule dans une multitude de décors riches et variés (le majestueux Palais Han où le Premier Ministre menace le jeune Empereur, celui du Seigneur Sun Quan où Zhuge Liang tente de convaincre ses conseillers de partir en guerre, la demeure du Vice-Roi Zhou Yu, etc). Les diverses batailles sont époustouflantes et ont été respectivement confiées pour les scènes d’action à Corey Yuen et pour les scènes navales à Patrick Leung. Afin de les rendre encore plus crédibles et impressionnantes, ce sont plus de 1000 soldats de l’armée chinoise qui y ont participé en tant que figurants. Quant aux rôles principaux, ils s’appuient sur un solide casting venu de tous horizons et de divers pays asiatiques. Le seul bémol du film est la qualité de certains effets spéciaux qui laisse malheureusement quelque peu à désirer.

Les Trois Royaumes

Réalisation : John Woo

Avec : Tony Leung, Takeshi Kaneshiro, Zhang Fengyi, Chang Chen, Zhao Wei, Hu Jun.

Sortie le 25 mars 2009

Durée : 2 h 25