Insurgés (Les)
Au nom de tous les miens
La vie, l’amour, la mort
En 1941, les armées d’Hitler envahissent l’Europe de l’Est et leur implacable progression coûte la vie à des millions de Juifs. Lorsque Zus et Asael Bielski sont de retour à Stankevich dans la ferme familiale, ils découvrent les cadavres de leurs parents qui viennent tout juste d’être sauvagement abattus.
Pour ne pas subir le même sort, ils se réfugient dans la forêt épaisse de Naliboki qu’ils connaissent depuis leur tendre enfance dans les moindres recoins et où ils ne tardent pas à être rejoints par Tuvia, leur frère aîné. Ils se contentent tout d’abord de survivre en allant récupérer des vivres dans les fermes avoisinantes tout en ruminant leur désir de vengeance. La rumeur ne tarde pas à se répandre et d’autres survivants viennent les rejoindre. Sans l’avoir prévu et encore moins voulu, Tuvia se voit, petit à petit, investi du rôle de “Sauveur”. Au fil des jours, les trois frères vont recueillir des centaines de Juifs et devoir contrecarrer avec leurs faibles moyens les plans de leurs impitoyables poursuivants. La fratrie et leurs protégés vont alors faire front commun et combattre tous ensemble pour un idéal bien plus grand encore : la liberté.
Le village
Après avoir changé, à plusieurs reprises, le lieu de leur campement à chaque alerte, ils finirent par construire dans la forêt de Naliboki un village composé d’abris souterrains auxquels ils ajoutèrent par la suite des constructions de fortune (un hôpital de campagne, un moulin, une forge, une boulangerie, des bains, un théâtre et une synagogue). Alors que l’horreur et la barbarie régnaient partout aux alentours, leur campement secret devint un véritable lieu de vie que ses habitants nommèrent la “Jérusalem des bois”.
Connue sous le nom de “Bielski Otriad” par les autres groupes de partisans qui se cachaient aussi dans la forêt, cette communauté comprenant au fil du temps plus d’un millier de personnes était composée de réfugiés issues de toutes classes sociales et exerçant jusqu’alors diverses professions (infirmières, médecins, avocats, fermiers, charpentiers, couturières, instituteurs, …). Tout le monde participait aux différentes taches quotidiennes selon ses compétences. La survie du village était assurée par ces combattants de fortune, y compris les femmes, qui payaient souvent de leur vie pour assurer la sécurité de la communauté et pillaient des villages ennemis pour se procurer la nourriture, les produits de première nécessité ainsi que les armes dont ils avaient besoin.
Malgré la malnutrition, le froid glacial, les maladies, les patrouilles ennemies qui les recherchaient sans cesse et les multiples dissensions internes, cette communauté réussit, tant bien que mal, à maintenir pendant trois longues et interminables années une vie quasi normale (les enfants allaient à l’école, des couples tombaient amoureux et se mariaient) permettant ainsi à chacun de ses membres de garder espoir mais surtout de vivre libres.
En quête de liberté
Les Insurgés allient faits historiques, grand spectacle et drame humain. Edward Zwick nous y relate le destin hors du commun des frères Bielski, des hommes ordinaires devenus des héros bien malgré eux en raison de tragiques circonstances, mettant ainsi en avant la petite histoire dans la grande. Le scénario fait la part belle à ses personnages que ce soit la fratrie héroïque ou tous les membres de la “Bielski Otriad” et nous fait partager toutes les horreurs mais aussi les quelques rares moments de bonheur qu’ils ont vécus pendant l’Occupation.
En reconstituant une micro-société au cœur d’une épaisse forêt pour échapper à la barbarie de leurs persécuteurs, ils se sont retrouvés confrontés à la jalousie, la mesquinerie, la trahison, la domination des plus forts sur les plus faibles mais ont aussi connu l’amour, le partage et l’entraide intergénérationnelle. Sorte de “Robin des Bois” de la seconde Guerre Mondiale luttant contre la tyrannie et l’oppression des envahisseurs, Tuvia Bielski a aidé ceux qui avaient tout perdu à survivre dans les pires conditions tout en conservant leur liberté et leur dignité. Loin d’être un saint, il a dû faire face à des choix moraux souvent très difficiles et prendre parfois des décisions radicales pour le bien de la communauté.
Afin de recréer le plus fidèlement possible cette histoire vraie, le film a été tourné en décors naturels en Lituanie et bénéficie d’un casting international à la tête duquel figure un trio de choc (Daniel Craig, Liev Schreiber, Jamie Bell) qui interprètent avec brio les frères Bielski ce qui contrebalance la mise en scène d’Edward Zwick qui manque singulièrement d’un souffle épique compte tenu du sujet traité.
Les Insurgés
Réalisation : Edward Zwick
Avec : Daniel Craig, Liev Schreiber, Jamie Bell, Alexa Davalos, Allan Corduner, Mark Feuerstein, Mia Wasikowska
Sortie le 14 janvier
Durée : 2 h 17