Crime du comte Neville (Le)

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Henri Neville doit se rendre à l’évidence : il est ruiné. Il n’a plus les moyens d’entretenir son domaine, le château de Pluvier. La mort dans l’âme, il doit se résoudre à le mettre en vente, mais auparavant, il tient à célébrer une de ces fêtes dont il a le secret, une dernière, où tout ce que compte la région comme aristocrates sera convié. Plongé dans les affres des préparatifs qu’il veut sans aucune erreur ou omission, il doit faire face à un autre souci : sa fille la plus jeune, Sérieuse, a décidé de passer la nuit dehors. Elle est finalement récupérée par une voyante de la région qui, non contente de reprocher à Neville son manque d’empathie à l’égard de sa benjamine, lui annonce qu’il tuera quelqu’un au cours de sa soirée. Voilà notre comte terrorisé à l’idée de voir commettre l’irréparable, passant en revue tous les invités pour trouver la victime idéale, jusqu’à ce que sa fille se propose…

 

Le crime du comte Neville est le 24e roman d’Amélie Nothomb. Depuis son premier roman, Hygiène de l’assassin paru en 1992, elle publie un nouvel opus chaque année, avec la régularité d’un métronome, oscillant entre passages autobiographiques plus ou moins voilés et pure fiction. Celui-ci est à ranger dans la seconde catégorie, mais toujours avec ce côté absurde qui peuple l’univers de l’auteur. Le précédent que j’avais lu, Pétronille, portait en lui une part d’absurdité et finissait également de façon abrupte. Sans dévoiler l’histoire, je peux au moins révéler qu’il y aura bien une mort, expédiée comme la conclusion du récit en deux pages à peine, au terme des 120 que compte ce roman de poche. 120 pages au cours desquelles on assistera aux interrogations angoissées de Neville.

 

Il y a indiscutablement le style Nothomb, cette façon d’écrire, ce phrasé qui n’appartient qu’à elle, ce plaisir d’aligner des mots, ces noms impossibles que portent les personnages. Quant au récit… C’est toujours plaisant à lire, mais me reste cette sensation de vide, de manque de substance, un peu comme si l’histoire n’était qu’un pastel d’histoire originale, pas trop dilué car les romans sont toujours courts, mais plutôt « résumé » à l’essentiel et sans fioriture. On sait que l’auteure est une passionnée du champagne, cette boisson sied à merveille à son écriture : quelques bulles qui s’échappent bien vite après les avoir bues…

 

Le crime du comte Neville - Amélie Nothomb - Albin Michel 2015/ France Loisirs 06/16

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