L’arme fatale de Richard Donner

Réalisateur: 

L’arme fatale est un film scénarisé, dans sa première version, par Shane Black, donc c’est un film qui se déroule durant les fêtes de Noël. Le scénariste, acteur, réalisateur entretient en effet une relation tout à fait particulière avec la période des Jingle Bells et dans ma courte sélection de 15 films pour fêter joyeusement Noël, du 10 au 25 décembre, Black apparaît plus d’une fois. L’arme fatale n’est pas seulement LE film qui a installé pour des décennies les mécaniques du buddy movie, mais c’est également le long métrage qui a définitivement assis la carrière de Mel Gibson à Hollywood et transformé le héros australien de Mad Max en archétype du personnage borderline. Mais L’arme fatale est aussi un polar âpre, trempé dans un joli jus de noirceur, une histoire noire venue en droite ligne des films sombres des seventies. Parce que les suites s’orienteront de plus en plus vers la comédie policière, jusqu’à flirter avec l’auto-parodie dans le quatrième épisode, on oublie que dans cette Arme fatale, Martin Riggs, alias Mel Gibson, est un flic véritablement suicidaire, déchiré par la mort de sa femme et hanté par son passé de soldat des forces spéciales. Si le duo jeune flic/vieux flic fonctionne à merveille, c’est également parce que Roger Murtaugh, interprété avec finesse par Dany Glover, n’est pas qu’un faire-valoir, un sparing partner caricatural tout juste bon à recevoir les vannes d’un Riggs survolté. Le personnage du flic père de famille, à quelques jours de la retraite, possède une véritable épaisseur… Et entretient avec la violence une relation qui n’est pas moins ambigüe que celle de Riggs. Si L’arme fatale 2 est souvent cité comme une excellente suite, mêlant les genres avec plus de légèreté, tout en abordent le thème difficile du racisme et de la violence institutionnalisée, L’arme fatale reste un film où le danger est réel pour les personnages principaux. Un danger intérieur, comme extérieur. Il est intéressant d’ailleurs de savoir qu’une première version du scénario prévoyait bien la mort de Martin Riggs… Mais la machine des studios a rapidement compris le potentiel que renfermait cette matrice originelle due à la plume de Shane Black. Le Père Noël a, cette année-là, été d’une grande générosité, ouvrant toute grandes les portes d’un genre qui continue, près de trente ans plus tard, à faire des émules.

 

 

Scènes cultes

- La première rencontre avec Martin Riggs, lorsqu’il arrête des trafiquants de drogue dans les allées d’une pépinière.

- La scène du « saut », lorsque Riggs se précipite dans le vide avec un suicidaire, après s’être attaché aux malheureux avec sa propre paire de menottes.

 

Le moment de Noël

- Riggs et Murtaugh discutent dans le bateau de ce dernier, « en cale sèche » dans le jardin. Murtaugh promet à Riggs qu’il lui fera confiance qu’il parvient à passer une journée sans tuer personne. Riggs lui répond que tuer, c’est la chose qu’il réussit le mieux. Aaaah, l’esprit de Noël quoi !

 

Musique du film : Youtube

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