La corde de Mi

Octobre 2011, le chanteur d’un groupe de rock encastre sa moto sous un camion à la veille d’un concert très important.

Janvier 2012, le bassiste de cette formation est évincé par le reste du groupe. 

Février 2012, un groupe de black metal est littéralement massacré à la machette au nord de Paris.

Fin 2015, dans un studio de la banlieue ouest, des musiciens reçoivent un personnage étrange et dérangeant lors d’une séance d’audition. Le bassiste du groupe ne croit pas à une visite anodine, il sent que cet inconnu porte en lui un présage funeste, que quelque chose d’irrémédiable est en train de se mettre en place. Il décide alors de mener sa propre enquête, en solitaire, et ce qu’il va découvrir se révélera absolument terrifiant…

Quand j’ai reçu La corde de Mi, j’avoue que je savais pas très bien comment cette lecture allait se passer… Un premier roman donc pas de référence pour me faire une idée, un thriller pur, l’univers de la musique qui m’est totalement étranger puisque je n’écoute jamais de musique… Un challenge en somme.  Mais la quatrième de couverture avait titillé ma curiosité : un accident terrible, un massacre à la machette , un mystère à résoudre hum hum je me suis dit et pourquoi pas ?

On entre dans le roman avec une  très énigmatique épigraphe :

Meurt, sur neuf, reste quatre

Brutalisées, sur quinze, reste quatre

Étripe, sur dix, reste quatre

Découper, sur douze, reste quatre

Crime, sur neuf, reste quatre

J’ai su dès lors que ça risquait de fonctionner avec moi.

J’adore les énigmes et c’est ça que je veux dans un roman : je veux qu’on m’épate, qu’on m’intrigue, je veux avoir envie de percer un mystère de chercher des pistes, de prendre mon carnet de notes pour effectuer des essais, des recoupements, des calculs… Jouer avec le texte en suivant les indices laissés par l’auteur, me demander si ce dernier ne triche pas comme le faisait Agatha Christie en proposant de nombreuses fausses pistes…

Avec La corde je me suis régalée.  

De plus j’ai très rapidement adhéré au style de l’auteur. Sa culture, son intelligence, son réel amour de la langue française éclatent à chaque page…

Et puis Christian Guillerme sème au fil des pages de nombreuses références à des domaines aussi variés que la littérature, le design, le cinéma, la musique. Dans les premiers cas je retrouve des goûts en commun, pour le dernier je découvre beaucoup et j’aime apprendre.

Après nous sommes en présence d’un premier roman et il est très prometteur mais il reste pour moi des choses à travailler dans la construction de certains moyens narratifs ou dans ce besoin de détails que l’auteur a pour l’instant du mal à endiguer. Mais j’ai confiance : la plume est bonne et l’envie est forte.

Je vais acheter la version papier car je l’ai lu sur liseuse ce qui chez moi gâche toujours un peu le plaisir. Que voulez-vous je suis très old school et mon rêve est de m’asseoir sur une LC4 pour reprendre la corde (petit clin d’œil à la référence qui m’a le plus touchée).

Interview de Christian Guillerme ici

La corde de Mi  par Christian Guillerme, éditions Art en mots,  ISBN 2378232004   prix 18 €