La monie : la tombe de l'Empereur dragon

Réalisateur: 

La malédiction



Sept ans de réflexion

Après le succès mondial remporté à juste titre par les deux premiers volets de La Momie, il était évident qu’Universal tenait un bon filon de franchise qu’il aurait été stupide de ne pas continuer à exploiter mais l’Égypte et Imhotep semblaient bien avoir livré tous leurs secrets. Il fallait donc non seulement trouver de nouvelles idées pour élaborer un scénario qui en vaille la peine mais aussi trouver un successeur à Stephen Sommers qui laissait sa place en tant que réalisateur (bien qu’il reste toujours producteur sur ce 3ème volet) et une remplaçante pour Rachel Weisz qui ne souhaitait pas poursuivre l’aventure. Après avoir écrit de nombreuses moutures du scénario, confié les rênes du projet à Rob Cohen, choisi Maria Bello pour se glisser dans la peau d’Evelyn O’Connell et sélectionné le restant du casting ainsi que les équipes techniques, le tournage de La Momie - La Tombe De L’Empereur Dragon pouvait enfin commencer, à la fois au Canada et en Chine.

Il était une fois en Chine


Dans le prologue qui se déroule en Chine, 50 ans avant notre ère, un Empereur despote a déjà conquis une grande partie du monde mais convoite aussi les territoires qui ne lui appartiennent pas encore. Pour asseoir son pouvoir et sa suprématie, il fait construire la Grande Muraille et y fait enterrer vivants tous ceux qui ont osé s’opposer à lui. Les années passent, il vieillit et prend conscience qu’il n’arrivera pas à mener à bien sa conquête du monde en l’espace d’une seule vie. La solution serait donc de devenir immortel. Pour arriver à ses fins, il envoie des émissaires aux quatre coins de son empire à la recherche des meilleurs alchimistes et sorciers du pays afin de connaître leurs secrets. Le Général Ming Guo lui ramène au Palais la très belle Zi Yuan, une puissante magicienne. Dès que l’Empereur la voit, il décide qu’elle deviendra sienne mais cette dernière et le Général sont tombés passionnément amoureux, l’un de l’autre. Lorsque l’Empereur découvre leur idylle secrète qu’il considère comme une trahison de la part de son plus fidèle général, il le fait exécuter en place publique sous les yeux de Zi Yuan. Pour se venger, elle lance alors une terrible malédiction sur l’Empereur et ses Guerriers, les transformant en statue de terre cuite pour l’éternité (à moins que quelqu’un ne commette l’erreur de le réveiller). Il tente de la tuer mais elle réussit à s’échapper, in extremis.

En appliquant le principe du “changement dans la continuité”, les scénaristes reprennent ici, en quelque sorte, quasiment le même prologue que celui du premier volet. L’action démarre dans un lointain passé, le pays est différent (l’Égypte, la Chine) ainsi que les personnages mais, dans les deux cas, le souverain tout puissant (le Pharaon et l’Empereur) se sent trahi par l’amour secrèt qui réunit la femme sur laquelle il a jeté son dévolu et son plus fidèle bras droit. De rage, il décide de les tuer mais les amants se vengent par l’intermédiaire d’une malédiction qui permet à une momie de ressusciter des millénaires plus tard en disposant de pouvoirs maléfiques encore plus puissants.

L’ennui

Après le prologue, on fait un saut dans le temps jusqu’en 1946 où on découvre que Rick et Evelyn O’Connell vivent désormais retirés dans leur manoir d’Oxfordshire en Angleterre après avoir été espions pour le compte du gouvernement britannique pendant la Seconde Guerre mondiale.
Depuis qu’ils ont “pris leur retraite”, ils s’ennuient à mourir et sont nostalgiques de leur vie passée ponctuée d’aventures trépidantes. Pour occuper ses longues et interminables journées, Evelyn est devenue écrivain et a récemment écrit un roman à succès dans lequel son héroïne vit des aventures similaires à celles qu’elle a vécues dans le passé avec son mari mais elle est maintenant en panne d’inspiration pour son prochain livre. Du coup, le couple saute sur l’occasion quand on leur propose d’effectuer une dernière mission consistant à rapporter un antique bijou d’une valeur inestimable au Musée de Shanghai où il avait été dérobé des années auparavant. Ce sera également l’occasion pour eux de rendre une petite visite à Jonathan, le frère d’Evelyn, qui s’est installé à Shanghai et est l’heureux propriétaire d’un cabaret égyptien qu’il a baptisé “Imhotep‘s”.

Piège fatal


A l’insu de ses parents, Alex, qui est désormais âgé de 21 ans et rêve de suivre les traces de son intrépide père, a abandonné ses études à la fac pour se rendre en Chine afin d’effectuer des fouilles archéologiques, financées par un commanditaire anonyme. C’est ainsi qu’il fait une découverte inespérée : celle du mausolée du légendaire Empereur Dragon, enterré là depuis plusieurs millénaires. Ayant réussi à échapper à différents pièges installés dans le tombeau pour le protéger des pilleurs puis à l’attaque surprise d’un ninja, Alex réussit à regagner Shanghai, sain et sauf, avec le mausolée de l’Empereur qui est maintenant entreposé dans une salle du Musée de la ville en attendant d’être ouvert. Sans le savoir, Alex s’est, en réalité, fait piéger par son mystérieux commanditaire qui n’est autre que le Général Yang, un militaire fanatique qui est prêt à tout pour réveiller l’Empereur et l’aider à reprendre le pouvoir afin de redonner à son pays toute sa grandeur d’antan.

Résurrection

Alors toute la famille O’Connell au grand complet est réunie au Musée de Shanghai pour admirer la découverte d’Alex, le Général Yang oblige ce dernier sous la menace d’une arme d’ouvrir la tombe. Une brève bagarre éclate au cours de laquelle l’Empereur, encore sous sa forme de statue, reprend vie (du moins en partie) avant de prendre la fuite sur son char tiré par quatre chevaux de bronze en furie. Arraché à son très long sommeil, le despote sanguinaire n’a rien oublié de ses ambitions premières et est plus que jamais décidé à asservir le genre humain mais, pour cela, il lui faudra tout d’abord acquérir la vie éternelle en s’abreuvant à la Source de Vie de la mythique cité de Shangri-la. Il pourra ainsi ressusciter son armée et repartir en campagne. Ses pouvoirs surnaturels et ses milliers de féroces soldats feront alors peser sur le monde une menace sans précédent que la famille O’Connell vont devoir juguler avec l’aide précieuse de quelques alliés inespérés.

Fast and furious

Histoire de redonner du sang neuf à la franchise, le scénario s’inspire de différents éléments (la période des “Royaumes combattants” qui précéda l’unification de la Chine, la construction de la Grande Muraille, les légendaires Guerriers de Terre Cuite, la quête d’immortalité de l’Empereur) et entraîne les principaux protagonistes de l’histoire de l’humidité de la campagne anglaise au désert du nord de la Chine puis de l’effervescence de la vie nocturne de Shanghai aux cimes enneigées de l’Himalaya où se cache l’entrée secrète de la mythique cité de Shangri-la qui abrite la Source de Vie.

Avec Rob Cohen derrière la caméra, l’action trépidante (et plus musclée) est quasi continue, les rares moments de calme étant majoritairement consacrés aux romances (celle du passé entre Zi Yuan et le Général Ming Guo, celle du présent entre le fougueux Alex et la ravissante Lin, la fille de Zi Yuan).

Dans ce troisième volet, on retrouve ce qui avait déjà fait le succès des précédents : suspense et mulitples rebondissements, grand spectacle et dimension épique, amour et humour. Les membres de la famille O’Connell ont vieilli tandis que leurs relations entre eux ont évolué avec le temps. Si la touche d’humour est toujours présente, celui-ci est moins potache et moins burlesque que précédemment. Les paysages naturels sont superbes et les décors grandioses. Les costumes et accessoires divers sont somptueux. Les nombreuses scènes d’action sont spectaculaires et les combats chorégraphiés aux styles très variés (kung-fu, krav maga, street fighting, boxe traditionnelle et thaï, wushu, …) sont un vrai régal pour les yeux (que ce soit le duel au sabre entre Jet Li à Michelle Yeoh - qui est une grande première - ou encore la bataille dantesque finale opposant les deux armées de morts-vivants). Quant aux effets spéciaux, ils sont très réussis et font intervenir diverses créatures fantastiques de tout poil. On passera donc sur les invraisemblances du scénario (par rapport à l’Histoire avec un grand “H”, bien réelle celle-là) et à ses divers emprunts (même pas déguisés) aux 3 premiers volets des Indiana Jones pour ne garder que le plaisir de profiter d’un grand et beau spectacle qui ravira autant les plus jeunes que les adultes. La prochaine étape pour la famille O’Connell et leur nouvelle Momie risque donc fort d’être le Pérou dans un avenir plus ou moins lointain, dixit Jonathan !

Les effets spéciaux ici !

La Momie – La Tombe De L’Empereur Dragon

Réalisation : Rob Cohen

Avec : Brendan Fraser, Maria Bello, Luke Ford, John Hannah, Jet Li, Russell Wong, Michelle Yeoh, Isabella Leong, Liam Cunningham

Sortie le 6 août 2008

Durée : 1 h 51

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