Dernière maison sur la gauche (La)

History of violence

Calvaire

Alors que les Collinwood viennent à peine d’arriver à leur maison de vacances située au bord d’un lac isolé, leur fille Mari leur demande la permission d’emprunter leur voiture pour aller passer la soirée avec son amie Paige, qu’elle n’a pas vue depuis longtemps. Les deux copines font, par hasard, la connaissance de Justin, un garçon de leur âge, qui les invite dans sa chambre de motel à fumer un peu d’herbe. Peu de temps après Krug, le père de Justin ,qui est un dangereux criminel récidiviste sans foi ni loi venant tout juste de s’évader, arrive en compagnie de Saddie, sa petite amie, et de son frère Francis.
De peur que les deux jeunes filles ne les dénoncent à la police, ils les enlèvent et les emmènent dans les bois où ils ont un accident de voiture. Tous ces malencontreux imprévus ne font qu’exacerber la colère de Krug et de ses deux acolytes qui s’en prennent alors à leurs malheureuses victimes. Sous les yeux de Justin apeuré, les deux jeunes filles sont tout d’abord humiliées et maltraitées, tant moralement que physiquement, par le trio de dégénérés avant que Krug ne poignarde Paige puis viole sauvagement Mari. Alors que cette dernière arrive enfin à leur échapper, elle se fait tirer dessus et est laissée pour morte. Son seul espoir de s’en sortir vivante est d’arriver à rejoindre la maison de ses parents mais c’est sans se douter que ses assaillants y ont entre-temps trouvé refuge. Lorsqu’au milieu de la nuit, John et Emma Collinwood apprennent l’horrifiante histoire de la capture de leur fille et du calvaire qu’elle a subi, ils sont vraiment prêts à tout pour la protéger et feront alors regretter à ses tortionnaires le jour où ils échouèrent dans la dernière maison sur la gauche.

Nuit de terreur

En 1972 tandis que la guerre du Vietnam s’éternisait, un jeune réalisateur nommé Wes Craven, bien décidé à briser les vieux tabous et le carcan de la censure, sortait en salles son 1er long-métrage intitulé “La Dernière Maison Sur La Gauche”, mettant à mal avec un budget inférieur à 100.000 $ tous les clichés des séries B hollywoodiennes. Au fil des ans, ce pur “Rape and Revenge” particulièrement dérangeant est devenu culte auprès des fans inconditionnels des films d’horreur.

Tout comme l’avait précédemment fait Alexandre Aja avec son remake de La Colline A Des Yeux, Dennis Iliadis s’en sort ici avec les honneurs en apportant une relecture contemporaine et sans concession de l’œuvre originelle tout en lui rendant hommage. En outre, le fait que dans cette nouvelle version Mari ne soit pas morte (contrairement à l’original) rajoute un aspect “course contre la montre” puisqu’il devient alors vital pour ses parents de pouvoir la conduire à l’hôpital le plus vite possible et ce d’autant plus qu’ils ont récemment perdu leur fils. Outre le calvaire enduré par les deux jeunes filles qui ont eu la malchance de se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment, le scénario s’attarde également sur les rapports ambigus et conflictuels entre Krug et Justin : d’un côté, on a un psychopathe sadique qui a décidé de “faire l’éducation” de son fils qu’il considère comme une mauviette uniquement parce que ce dernier ne voit pas la vie de la même façon que lui et, de l’autre, un jeune homme bien trop terrorisé par son père pour le quitter jusqu’au moment où il va enfin oser l’affronter.

Iliadis reste constamment dans le créneau hyperréaliste et ne nous épargne rien tant en ce qui concerne le martyre subi par les deux jeunes filles dans la 1ère partie du film que lors de la vengeance froide des parents à l’encontre des tortionnaires de leur fille quand ils comprennent ce qui lui est arrivé et ce, d’autant plus que leur propre vie est aussi menacée. Le spectateur assiste donc à la façon dont des gens ordinaires, après avoir été confrontés à une situation extrême et traumatisante, peuvent se transformer à leur tour en bourreaux capables des pires actes, en appliquant de façon impitoyable et particulièrement sadique la Loi du Talion (le summum de la cruauté culminant ici avec la séquence finale). On laissera donc passer les quelques invraisemblances du scénario et ce, d’autant plus que l’interprétation de l’ensemble du casting est impeccable et que les maquillages spéciaux de KNB EFX ainsi que les effets gore sont vraiment très réussis.

La Dernière Maison Sur La Gauche

Réalisation : Dennis Iliadis

Avec : Tony Goldwyn, Monica Potter, Garret Dillahunt, Aaron Paul, Spencer Treat Clark, Riki Lindhome, Martha Marcisaac, Michael Bowen, Sara Paxton

Sortie le 22 avril 2009

Durée : 1h 40