Sans refuge

Auteur / Scénariste: 
Traducteur: 


Rick ferait n’importe quoi pour sa petite amie. Il est même prêt à passer ses vacances à faire de la randonnée autour de Fern Lake... et pourtant, après ce qui s’est passé la dernière fois, c’est bien le dernier endroit au monde où il a envie d’aller. Mais elle adore le camping sauvage, et avec ses cheveux blonds et ses courbes là où il faut, elle est tout simplement irrésistible dans son short de randonnée. Rick pourrait la suivre jusqu’en enfer... et c’est justement ce qui l’attend. Gillian aussi est en vacances. Seulement, son idée de vacances réussies est un peu étrange. Elle aime s’introduire chez les gens en leur absence et profiter des lieux : regarder leur télé, se prélasser dans leur piscine ou dormir dans leur lit. C’est ainsi que la jeune femme prend son pied. Quel dommage que cette fois-ci elle choisisse la maison d’un tueur...

Décédé en 2001, Richard Laymon n’a jamais bénéficié, sous nos latitudes, d’un éclairage médiatique particulier. Quelques traductions de çi, de là, oui, mais guère de sortie systématique comme cela fut le cas pour un Dean Koontz ou un Graham Masterton. La faute à qui ? A quoi ? Difficile à dire. Sans doute faut-il aller chercher cet état de fait dans la relative « simplicité » de l’écriture laymonienne. Ici, les personnages ne perdent pas des pages en vaines réflexions, ni n’affrontent des créatures mythiques jaillies du fond des âges. Chez Laymon le monstre est plus que souvent humain, masculin même, et développe surtout un goût prononcé pour le sang, le sexe et les comportements d’extrême domination. Ajoutez à cela une regard sur la femme que d’aucun pourrait qualifier de misogyne (aucune personnage chez Laymon, ne résiste à l’envie de laisser traîner son regard sur le décolleté avantageux des personnages féminins… ouais…) et une violence sans concession… Et vous obtenez un mélange aux limites du pulp (de l’exploitation ?) dont la qualité première n’est certes pas la subtilité.

A côté de cela, Laymon ne perd jamais son objectif de vue : divertir et pousser le lecteur dans ses derniers retranchements. Ainsi lorsque vous avez l’impression d’avoir atteint le dernier palier de décompression, Laymon se fait un plaisir d’ajouter un tour de vis et d’affuter ses armes blanches pour trancher plus profond dans la peau de ses personnages.
Dommage que de « Sans Refuge » fasse partie des romans posthumes de l’auteur et prenne la forme un peu bancale de deux novellas artificiellement reliées entre elles par un « ghostwriter » inconnu. Des romans comme « Savage », ou encore « Funland » attendent d’être traduits… Dans quelques mois chez Bragelonne ? On l’espère car Richard Laymon mérite mieux que cet échantillon un peu biaisé d’un talent réel…

Réservé à un public averti.

Richard Laymon, Sans refuge, traduction : Sébastien Bonnet, 360 p., Bragelonne

Type: