The Killer inside Me

Réalisateur: 

Le shérif aux poings nus



True romance

L’action se déroule au fin fond de l’Amérique profonde et puritaine du début des années 50 dans une petite bourgade tranquille du Texas où le shérif adjoint Lou Ford est chargé de faire respecter la loi. Ce pilier de la communauté, apprécié de tous est un homme charmant qui, dans son travail de tous les jours, passe aux yeux de ses concitoyens pour quelqu’un de serviable envers son prochain. Certains notables moralisateurs voient d’un très mauvais œil la présence en ville de Joyce Lakeland, une superbe jeune femme de petite vertu. Lou Ford est alors chargé par l’un d’entre eux de demander poliment mais fermement à la belle de quitter la ville et d’aller user de ses charmes ailleurs moyennant finances mais cette dernière, qui n’en fait qu’à sa tête, n’a nullement l’intention d’obtempérer.


Dès leur 1ère rencontre, Lou tombe sous le charme de Joyce et commence à la voir régulièrement dans le plus grand secret. Alors qu’il menait jusqu’alors une vie rangée auprès d’Amy Stanton, une amie d’enfance qu’il envisageait même d’épouser, la passion dévorante qu’il éprouve brusquement pour Joyce va faire remonter à la surface de terribles souvenirs d’enfance qu’il avait refoulés depuis des années et libérer en lui des pulsions destructrices qui vont le pousser à commettre d’horribles meurtres.

Dans la peau de Lou Ford

The Killer Inside Me est un thriller psychologique qui se déroule dans une ambiance très noire où rien n’est vraiment ce qu’il paraît être. L’hypocrisie et la corruption ambiante d’une partie des notables du coin sont acceptées par bon nombre des habitants mais à condition que les apparences soient sauves.

Toute l’histoire est ici racontée, de façon parfois ironique, du point de vue de Lou Ford et le spectateur vit l’action du tréfonds de l’esprit de cet être torturé qui, sous les dehors d’un homme froid et calme, est en réalité un individu pervers et extrêmement brutal avec des tendances autodestructrices. Il ne supporte pas d’être heureux auprès de la femme qu’il aime et qui l’aime en retour. Du coup, il ne peut s’empêcher de tout détruire et de lui faire du mal, tant moralement que physiquement en la tabassant régulièrement.
L’image même de ce bonheur le plonge dans une rage folle qui va jusqu’à provoquer en lui des pulsions meurtrières qu’il ne peut contrôler. Sa personnalité présente deux facettes distinctes : d’un côté, il y a la face cachée tapie au plus profond de lui qui ne demande qu’à ressurgir et, de l’autre, celle qu’il montre en société où il se comporte comme s’il était en constante représentation. En public, il fait en permanence semblant d’être ce qu’il n’est pas et il considère cela presque comme une sorte de jeu.

On assiste à la lente mais irrémédiable descente aux enfers du tueur et de ses victimes que Michael Winterbottom nous montre de façon clinique et chirurgicale, sans rien nous épargner de la violence mais sans non plus trop s’attarder sur les explications psychologiques du comportement du tueur. Tout se focalise ici sur le climax ambiant où les apparences sont souvent trompeuses ainsi que sur la prestation toujours excellente de Casey Affleck sur les épaules de qui tout le film repose.

The Killer Inside Me

Réalisation : Michael Winterbottom

Avec : Casey Affleck, Jessica Alba, Kate Hudson, Simon Baker, Bill Pullmann, Ned Beatty, Elias Koteas.

Sortie le 11 août 2010

Durée : 2 h

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