Kaïdan

Réalisateur: 

La malédiction



La créature du marais

L’action se déroule au Japon au XIXème siècle. Par un jour de neige, Shinkichi, un jeune vendeur de tabac itinérant et Oshiga, une professeur de chant d’âge mûr, se rencontrent par hasard dans la rue. Ils tombent rapidement amoureux l’un de l’autre et, au mépris du scandale que leur différence d’âge provoque ainsi que de la désapprobation de la sœur d’Oshiga, ils décident d’emménager ensemble et de vivre pleinement leur amour au grand jour. Etant un jeune homme particulièrement séduisant, Shinkichi sème le trouble parmi les élèves d’Oshiga. Au cours d’une scène de jalousie, cette dernière est accidentellement blessée à la paupière par son bien-aimé. Les jours passent et la plaie s’infecte, défigurant toujours un peu plus le visage d’Oshiga. Elle finit par mourir quelques temps plus tard alors que Shinkichi s’apprêtait justement à la quitter pour une de ses anciennes élèves, la jeune et belle Ohisa. Shinkichi s’en veut énormément de n’avoir pas été aux côtés d’Oshiga lorsque cette dernière a rendu son dernier soupir. Il décide alors de quitter Edo pour la province de Hanyu en compagnie d’Ohisa car la jeune fille doit s’y rendre pour aller vivre chez un de ses oncles. A peine arrivés là-bas, leur histoire d’amour naissante vire au drame mais ce que Shinkichi ignore, c’est, que 25 ans plus tôt, son propre père avait assassiné celui d’Oshiga pour une histoire de dette impayée, faisant alors peser sur lui et ses futures amours une terrible malédiction.



Dark water

Issu du folklore horrifique nippon, le “kaïdan” désigne un courant de contes fantastiques japonais du XIXème siècle (fin de l’ère Edo - début de l’ère Meiji). Dans ces récits traditionnels, les fantômes ne sont pas seulement des “présences” qui hantent certains lieux mais plus “l’incarnation” de sentiments exacerbés (comme la rancune, le remords, l’injustice, la jalousie, la passion ou la vengeance) ce qui les rend, en quelque sorte, nettement plus “réels” qu’une simple apparition. C’est un genre codifié, influencé par les origines du théâtre kabuki et empreint par une mélancolie poétique. Les fantômes du kaïdan, appelés “yurei”, sont le plus souvent des femmes habillées de blanc (puisque c’est la couleur mortuaire au Japon) et ont de longues chevelures noires cachant leurs visages qui, toutes époques confondues, sont la signature de la J-Horror.


Les années passent mais rien ne change, la malédiction se transmet d’une génération à l’autre et la mort se propage comme un virus par fantôme interposé. La rancune est tenace et tout crime mérite son châtiment. Même si l’intrigue de Kaîdan se déroule dans le Japon du XIXème avec une extrême minutie dans les détails de la reconstitution de l’époque (décors, costumes, accessoires), Hideo Nakata plonge toujours ses personnages en “eaux troubles” et ses fantômes reviennent systématiquement de l’au-delà pour se venger des affronts du passé.

Kaïdan

Réalisation : Hideo Nakata

Avec : Kikunosuke Onoe, Hitomi Kuroki, Inoue Mao, Kumiko Aso, Tae Kimura, Asaka Seto.

Sortie le 29 août 2007

Durée : 1 h 59

Sections: 
Type: