Salem

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À l’occasion de ses trente ans, rééditer un roman comme Salem est une magistrale initiative. Outre le fait que Stephen King en personne a rajouté quelques scènes, sorte de director’s cut, l’éditeur a aussi ajouté deux nouvelles sur Salem pour la circonstance.

Seule ombre au tableau, les deux nouvelles qui sont, d’après J.-C. Lattès, inédites. Elles ne le sont en aucune façon.

La première, « Un dernier pour la route », a déjà été éditée dans le recueil de nouvelles Danse Macabre.

La seconde, « Jérusalem’s lot », a déjà elle aussi été publiée dans le recueil de nouvelles Danse Macabre sous le titre français « Celui qui garde le ver ».

Ce qui n’ôte en rien à cette sublime idée de rééditer ce roman.

La préface et la postface de notre hôte sont, comme à son habitude, savoureuses et enrichissantes.

On ajoute à tout cela de fabuleux dessins qui jalonnent ces presque 700 pages, une mise en page parfaite et cette réédition est une excellente occasion de découvrir ou de redécouvrir un des premiers romans du maître du fantastique.

Ben Mears, écrivain de son état, revient dans sa ville d’origine, Salem en l’occurrence, pour y écrire un nouveau roman.
Alors qu’il se plonge tout doucement dans sa nouvelle œuvre, d’étranges événements vont troubler sa concentration.

King a déjà, lors de ce deuxième roman, la volonté de nous emmener doucement, mais sûrement dans son antre de la terreur.

Il n’a pas son pareil pour nous décrire la vie d’une bourgade tranquille. Avec ses personnages tout aussi pittoresques, mais n’en restant pas moins issus de l’Amérique profonde. Celle que l’on ne voit jamais à la télé.

Et bien que l’on a l’impression d’assister à la vie paisible d’une ville américaine, Stephen fait bifurquer notre esprit vers le fantastique, l’horreur sans nom et son cortège de frayeurs.

C’est tout le génie de King. Nous embarquer dans son train fantôme sans que l’on ait le moindre doute sur sa destination.

Excepté, bien évidemment que l’on va avoir une trouille bleue. Qu’après avoir lu le soir quelques chapitres de Salem et que l’on voudra s’endormir, les bruits comme des branches qui craquent ou autres sons étranges nous feront dresser l’oreille à la recherche de bruit de pas. Sur la toiture, par exemple.

Allez, bonne nuit et n’oubliez pas : un vampire ne rentre chez vous que si vous l’avez préalablement invité !

Stephen King, Salem, traduction originale : Christiane Thiollier et Joan Bernard, révisée et augmentée par Dominique Defert, Couverture : Atelier Didier Thimonier, 620 p., J.-C. Lattès

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