Juste avant le crépuscule

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Septembre 2002. Sur la première page du très populaire « Entertainment Weekly », Stephen King le proclame haut et fort : « J’arrête. Je prends ma retraite ». Et il ajoute, avec son sens de l’humour habituel, « J’ai tué assez d’arbres ».

En mars 2010, on serait en droit de s’interroger : le sexagénaire de Bangor, Maine, a-t-il tout compris au concept de « retraite » ? En effet, depuis l’annonce très médiatisée de son retrait des affaires, il a poursuivi un programme de publications que lui jalouserait bon nombre d’auteurs ! Preuve supplémentaire avec la sortie de « Juste Avant le Crépuscule », un recueil de nouvelles… qui précédera de quelques mois la parution d’un nouveau roman « Sous le Dôme », publié en octobre dernier dans la langue de Shakespeare.

De son propre aveu, King aime écrire des nouvelles… Parce que cela lui rappelle le temps, très lointain, où ses textes courts, écrits au fil de la plume, étaient pour lui une nécessité vitale. Au premier degré. Soit le moyen d’arrondir ses fins de mois et de faire survivre sa famille. La forme courte, il l’avait d’ailleurs un peu oubliée jusqu’à ce qu’une amie lui propose de mettre en forme une anthologie de nouvelles… exercice plutôt courant dans le monde de l’édition américaine. Aiguillonné par les textes soumis à sa sagacité, King s’est surpris à coucher de nouveau sur papier des histoires n’explosant pas la barrière du millions de caractères ! Pour lui, presque une performance !

Le résultat de ces travaux « rapides, qui filent comme un météore dans le ciel et s’arrache à mon imaginaire comme le siège éjectable d’un pilote de jet » dixit l’auteur, se décline donc en 13 (évidemment !) nouvelles de qualité où plane l’ombre des morts. « La fille au pain d’épices » et sa joggeuse obsessionnelle, « Laissés pour compte » et les fantômes du 11 septembre, ou encore « Willa » et ses morts amateurs de country musique… King voyage aux frontières du crépuscule et prend toujours un plaisir ludique – et partagé perversement par le lecteur – à torturer les « gens comme les autres », leur faisant subir les pires des avanies mentales et physiques. Dans les grandes lignes, l’auteur continue d’exorciser sa propre peur de l’enfermement, reliquat des quelques semaines qui suivirent son terrible accident de la route. Période durant laquelle il crut ne jamais pouvoir remarcher…

Toutes ses influences, aidées d’une complète maîtrise de l’écriture, font de Juste Avant le Crépuscule, un ensemble varié, thématiquement cohérent et riche… Pas mal du tout pour un retraité !

Juste après le crépuscule par Stephen King, Albin Michel

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