Jour du tiramisu (Le)

Un matin pluvieux de mai, le corps d'un adolescent est retrouvé flottant dans la Senne, à Rebecq. L'antenne de Police locale hérite de l'affaire, alors même que ses agents sont plus habitués aux conflits de voisinage qu'aux investigations criminelles. Tristan Delsenne, dix-neuf ans, a été aperçu pour la dernière fois lors d'une funeste soirée des rhétos. Très vite, les témoignages resserrent l'étau sur l'Athénée. Entre professeurs désabusés, nymphettes tyranniques, pactes et secrets, les histoires s'y entrecroisent, les solitudes s'y heurtent. La jeune Tiziana Dallavera mène l'enquête à sa façon, jamais loin de sa famille italienne un peu encombrante…

Il y a quelque chose de confortable dans l’écriture de Sarah Berti. Une simplicité, une limpidité qui emmène lentement le lecteur sur les chemins d’une enquête policière classique, mais bien menée, baignée d’une atmosphère belgo-italienne où une belle volée de lecteurs du sud de la Belgique devrait se retrouver. Reste que cette « zone de confort » ancre aussi le récit dans une forme, un rythme, un déroulé qui rappelle davantage des ronronnements d’une enquête de Julie Lescaut que les fulgurances noires d’un « Seven ». A la lecture du quatrième de couverture, on se prend à rêver d’une Dona Leone à la belge… Ou plus proche, d’un Peter Aspe au féminin… mais au final, (choix de l’auteur ? demande de l’éditeur ?) l’aventure manque d’aspérités, de reliefs, de piquant. On aurait voulu plus de mordant et on se retrouve finalement avec une pâtisserie un peu trop sucrée… comme des biscuits italiens servis en fin de repas que l’on aurait oublié d’accompagner d’un solide petit café serré.

Le jour du tiramisu par Sarah Berti, Éditions Luce Wilquin