Je sens grandir ma peur

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Un garçon et une fille, dans une voiture lancée à travers la campagne enneigée. Il est absorbé par la route, elle est perturbée par des souvenirs brumeux, ainsi que par d ‘incessants appels provenant de son propre numéro. Parfois, ils parlent. S ‘aiment-ils ? Quelques heures plus tard, les voilà attablés face à leurs hôtes, ses parents à lui, dans une ferme reculée. La maison est glaciale, la mère se plaint d ‘entendre des voix, le couple stocke au sous-sol des peintures inquiétantes. Le fossé entre les deux amants se creuse, sous le poids de tous les non-dits. Et il y aussi cette angoisse, qui a point et ne cesse de grossir, jusqu ‘à ce que se produise l ‘innommable...

 

Des excursions au plein cœur de la folie, il y en a des rayonnages entiers dans les librairies. Le sujet est plaisant, connu, vu et revu chez de nombreux auteurs. Ecrit à la première personne, il permet souvent de jouer avec le lecteur, d ‘ouvrir de larges fenêtres sur l ‘esprit humain et de tenter, par le biais des mots, de comprendre les mécanismes qui régissent la psyché de l ‘homo sapiens. Corollaire souvent de ses explorations, un twist, une surprise, une révélation finale qui permet au lecteur de redécouvrir l ‘histoire qu ‘il vient de parcourir sous un angle inédit. Ce Je sens grandit ma peur s ‘inscrit pile-poil dans ce registre… Et en oublie donc la moindre once d ‘originalité. Le couple à la dérive, les secrets, l ‘Amérique profonde, les questions existentielles sur l ‘amour, la tension qui monte par palier… Et au final une révélation qui n ‘en est pas une si le lecteur a déjà lu trois romans de ce type (ou vu deux films…) dans sa vie.

 

Ce n ‘est pas que le roman soit mal écrit, mais il paraît d ‘une terrible banalité et enfile les clichés et les situations attendues… comme des perles sur un collier (ce qui est également une formule totalement cliché, je l ‘admets).

A réserver, peut-être, aux lecteurs qui déboulent dans le monde du thriller et veulent tester un voyage au pays des foldingues, ni trop long, ni trop dérangeant.Je sens grandir ma peur par Iain Reid, Presse de la Cité

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