J.R.R. Tolkien, l’effigie des Elfes

Auteur / Scénariste: 
Illustrateur / Dessinateur: 

Ce troisième volume de la Feuille de la Compagnie se divise en trois parties, des inédits, un dossier et des articles. Le tout est complété des illustrations de Cécile Adam et d’un tour d’horizon bibliographique sur 2003-2005.

Côté inédits, Michaël Devaux propose quelques textes, petits par la taille mais important par le sujet : la réincarnation des Elfes. Car si ceux-ci sont immortels, ils peuvent mourir, notamment lors des combats en Terre du Milieu. Que devient alors leur âme ? Comment se réincarnent-ils ? Des questions auxquelles Tolkien donne une réponse, pas forcément complète, mais assez claire.

Le dossier est consacré, sans surprise chez Tolkien, au langage mais il propose un excellent texte de Jérôme Sainton (Le marissement d’Arda : fil et traduction de la Catastrophe du Conte). J. Sainton déroule le fil logique du travail de traducteur pour rendre en français toutes les nuances et toutes les dimensions d’un des mots clés de l’imaginaire de Tolkien, tel le Marring of Arda. Et la solution proposée est, en l’espèce, très convaincante.

Didier Willis revient sur le marrissement d’Arda à travers les différences de vision qui existent entre les Valar et les Elfes sur ce thème, au niveau linguistique. Un court texte.

Galadriel est un personnage fort des Ages anciens et son nom a fait l’objet de nombreuses spéculations et explications. Benjamin Babut fait un point complet sur le sujet, car l’on ne peut s’étonner que la perception de ce nom ait évolué, s’agissant d’un être qui a marqué l’histoire de la Terre du Milieu pendant quelques milliers d’années.

Trois articles complètent cet essai, dont celui de Clyde S. Kilby, qui n’a qu’un intérêt historique (Le Silmarillion au crible du Seigneur des Anneaux).

Dans Parole et pensée chez Tolkien : l’analogie de l’angélologie, Dider Willis fait une analogie (si peu appréciée de Tolkien) entre l’œuvre de Tolkien et la religion chrétienne. Il compare notamment la façon dont s’expriment Dieu/les Anges/les Hommes à la communication entre Eru/les Valar/les Elfes et les Hommes. Utile et bien documenté, mais il ne faudrait pas oublier la dimension divine des dieux, qui, par définition, leur donne la capacité de faire des choses surhumaines. Car sinon, ils ne seraient pas des dieux.

Le dernier article, signé Jean-Philippe Qadri, est consacré à Tom Bombadil, la figure certainement la plus mystérieuse de l’œuvre de Tolkien. Après 80 pages où l’auteur compare Tom Bombadil à Väinämöinen et produit de nombreux développements peu novateurs sur le chant ou la nature, nous n’en savons pas plus. Dommage.

Cet ouvrage, très riche en référence, est à réserver aux fan(atiques ?), même si le texte de Jérôme Sainton peut profiter à tous.

 

J.R.R. Tolkien, l’effigie des Elfes sous la direction de Michaël Devaux, aux éditions Bragelonne, collection Essais, ISBN 9782352947400

Type: 

Ajouter un commentaire