Cité noire (La)

Kroll fait parti de la tribu qui règne sur Pomawok mais c’est un cromlek, et sa différence lui crée de nombreuses difficultés. Un jour, en se défendant, Kroll tue deux de ses assaillants. Effrayé par les conséquences de son acte, il s’enfuit et pour la seule destination possible : Kan-Pang, la cité noire. Sans le sous, Kroll devient égoutier et nettoie la saleté des rues. Mais il veut bien plus.

Kan-Pang abrite toute sorte d’exclus, dont un ancien artiste alcoolique que la perte de son fils a rendu inconsolable. Un jour, poussé par sa fièvre de la représentation, il endosse le rôle de Perceron, un noble fort en gueule. Les événements le dépassent rapidement et Perceron se lance dans une fuite en avant, poussant son rôle de plus en plus loin pour rester en vie.

La cité de Kan-Pang est l’objet de conflits entre les familles nobles pour la prise du pouvoir et les héros sont embarqués dans ces affrontements. Rappelant les films de cape et d’épée, le récit est une aventure où les actions d’éclat sont nombreuses. Si l’intrigue est bien menée, certaines situations très classiques sont facilement anticipées. Autre défaut : on ne sait toujours pas, après 600 pages, ce qu’est un cromlek !

Mais la belle réussite du livre vient des personnages, dont celui de Perceron. Cet homme désespéré se transforme en Arlequin, mêlant lâcheté et bravoure, petitesse et noblesse de cœur. D’abord risible, il acquiert au fil des pages une étoffe surprenante. L’aspect théâtral est omniprésent dans la narration qui livre un récit convaincant, auquel une suite sera la bienvenue.

La Cité noire de Thomas John, illustré par Pascal Quidault, aux éditions Asgard