Inoubliable

Séra a échappé aux scientifiques qui l’ont créée et pense être à l’abri avec celui qu’elle aime. Mais ses capacités extraordinaires lui interdisent de se cacher : son seul espoir est profondément enfoui dans sa mémoire, un secret pour lequel certains tueraient… Un secret qui ne le restera pas longtemps.

Que les choses soient claires. Je n’ai rien contre la littérature pour adolescents. Bien au contraire. Depuis quelques années, c’est même dans ces romans que se sont réfugiés nombre d’auteurs dont l’inspiration est celle des pulps d’antan, des aventures bondissantes, des personnages hauts en couleur et des situations délicieusement rocambolesques. Sous couvert de littérature pour « jeunes adultes », certains auteurs ont laissé filer leur imaginaire dans toutes les directions, sans trop se poser de question… Et c’est souvent un véritable enchantement.

Les choses se gâtent un peu lorsque les auteurs, et c’est le cas de Jessica Brody, s’enferment dans la réécriture servile d’une histoire calibrée à l’excès, enfermée dans des codes éculés – combien de personnages à la mémoire défaillante, aux pouvoirs insoupçonnés et aux réactions soupirantes faudra-t-il encore supporter ? – et servie par une langue efficace, mais sans saveur. Du coup l’ennui s’installe à la page trente… même si l’idée de départ (un duo mystérieux venu du futur trouve refuge dans l’Angleterre du dix-septième siècle) peut paraître sympathique. A partir de la page cinquante, on voit arriver les rebondissements, on devine le dénouement… Et on est à peine surpris lorsque la fin du roman remet les compteurs à zéro… puisqu’Inoubliable est, qui l’eut crû, le seconde tome d’une… trilogie !

Reste que la formule continue d’avoir des adeptes, parfois constitués en groupe d’adorateurs actifs, constitue un divertissement relativement inoffensif et rapporte aux éditeurs prompts à fournir, en masse, une littérature de pure consommation.

Est-ce un mal, un bien ? C’est ainsi.

Inoubliable de Jessica Brody, Au Diable Vauvert