Infectés

Derrière le masque

 

Destination finale

Alors que la quasi totalité de l’espèce humaine a été décimée par un nouveau virus mortel, un groupe de quatre jeunes gens (Danny et son frère Brian, accompagnés de sa petite amie Bobby et de Kate) fait route vers le sud-ouest des Etats-Unis pour tenter d’échapper à la pandémie. Guidé par ses souvenirs d’enfance, Danny est persuadé qu’ils pourront trouver un “havre de paix” sur une plage de surfeurs, située dans un coin retiré de la côte du Golfe du Mexique, et y attendre loin du danger des grandes villes que les effets dévastateurs de la pandémie soient passés. Pour tenter d’arriver sain et sauf à bon port, ils se sont fixés deux règles strictes : ne prendre que des chemins détournés et éviter à tout prix les contacts avec d’autres humains. Pour cela, ils ne se déplacent pas sans avoir préalablement revêtu un masque de protection et enfilé des gants en caoutchouc. Ils voyagent également avec une importante réserve de produits détergents dans le coffre de leur voiture afin de pouvoir constamment désinfecter la moindre surface susceptible d’avoir été contaminée avec laquelle ils vont être en contact (siège de voiture, volant, etc.).

 

Détour mortel

Le quatuor évolue dans un monde où il n’y a quasiment plus d’humains encore en vie et où il n’existe plus ni loi, ni code moral pour les rares survivants. Au cours de leur périple, ils vont devoir affronter non seulement des personnes infectées, à différents stades de la maladie, mais aussi d’autres personnes qui, tout comme eux, veulent à tout prix survivre, et ce sans compter l’apparition de dissensions qui ne vont pas tarder à diviser leur groupe. Au fur et à mesure de leur avancée, de routes désertes en traversée de villes en ruine, leur espoir de survie va se heurter à des choix cornéliens qu’aucun d’eux n’est prêt à assumer. Ils ne vont pas tarder à découvrir qu’aucun virus n’est plus dangereux que la part d’ombre qui sommeille en chacun de nous dans la mesure où on ignore ce qu’on est capable ou pas de faire dans de telles circonstances, tant qu’on n’y a pas été confronté.

 

Human nature

Le sujet principal n’est ici pas tant la pandémie en soi mais, bel et bien, l’impact qu’elle a sur les gens et la manière dont ils vont se comporter face à des situations extrêmes. Le scénario est axé autour des choix radicaux que le quatuor va être amené à faire pour rester en vie et se focalise sur ce que les gens sont capables de faire à leurs semblables lorsqu’ils sont soumis à des situations extrêmes dans lesquelles leur survie est en jeu. Au cours de leur périple, leurs certitudes vont rapidement voler en éclats, ils vont perdre leur innocence et opposer leur survie en tant que groupe à celle en tant qu’individus car chez certaines personnes, l’instinct de survie est si fort qu’il peut les pousser à commettre les pires atrocités y compris vis-à-vis de leurs proches.

 

Quatre jours plus tard

Si Infectés œuvre sur le créneau du film de “contamination” dans la mesure où on a affaire à un virus mortel se transmettant comme une banale grippe qui a décimé en très peu de temps la quasi totalité de la population mondiale et pour lequel il n’existe ni vaccin, ni remède, on est ici bien plus proche de la thématique de La Route que de celle de 28 Jours Plus Tard. Le virus mortel n’est ici qu’un prétexte à une étude de caractères dans laquelle la personnalité de chacun des membres du quatuor se dévoile un peu plus à chaque fois qu’ils se retrouvent confrontés à une nouvelle situation stressante qui met leur vie en danger. Jusqu’où sont-ils prêts à aller pour rester en vie au cours de ce voyage de quatre jours qui sera parsemé d’embûches et de dangereuses rencontres dans un climat de stress constant et de paranoïa ambiante ? Telle est la vraie question qui est ici posée car l’intrigue ne s’intéresse nullement à la cause de la contamination mais seulement à ses conséquences sur le comportement de ce quatuor de jeunes adultes prêts à tout pour retourner sur la plage de leur enfance, endroit qui sert de symbole à leur innocence perdue et de refuge illusoire face à la cruelle réalité du chaos engendré par cette fin du monde. Sur(vivre) ou mourir, il leur faut choisir mais ce choix a un prix : celui de perdre leur “humanité” à tout jamais. On est donc bien loin des traditionnels films de zombies (plus ou moins cannibales) et assimilés. Si on assiste à certains moments à des scènes de violence, c’est uniquement pour que les principaux protagonistes puissent survivre dans un monde où règnent désormais le chaos et l’anarchie.

 

Pour leur 1er long-métrage, les frères Pastor optent pour un traitement réaliste du sujet, souligné par l’utilisation de maquillages spéciaux et de diverses prothèses ayant pour but de montrer les ravages du virus sur les personnes infectées, aux différents stades de la maladie. On regrettera malgré tout le fait que les diverses situations dans lesquelles sont plongés les principaux protagonistes de ce road movie horrifique soient un peu trop convenues et donc, au final, malheureusement sans grande surprise.

Infectés
Réalisation : Alex et David Pastor _Avec : Lou Taylor Pucci, Chris Pine, Piper Perabo, Emily VanCamp, Christopher Meloni
Sortie le 26 mai 2010
Durée : 1 h 24

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